Cette semaine, vous avez-vous avec Sophie Carquain, auteure du récent « Le roman de Molly N. » paru le 14 janvier aux éditions Charleston.
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Je suis une auteure et journaliste, et aussi écrivain jeunesse, et aussi conseillère éditoriale, et aussi… Bref, je suis plusieurs sans être schizo… Et je ne passe pas un jour sans écrire. Un article, un paragraphe, une idée nouvelle dans mon carnet…
Quelle place occupe la lecture dans votre quotidien ?
Pour mon métier de journaliste, je lis beaucoup de « non fiction », d’essais à teneur psychologique pour les magazines pour lesquels j’écris. J’essaie de voler du temps tous les jours pour intégrer la lecture de fiction, romans ou nouvelles. C’est pour moi, la lecture plaisir « non obligatoire » comme on disait à l’école. Et d’autant plus précieuse !
Avez-vous des habitudes de lecture : un endroit préféré ? Un rituel ?
Mon tic : j’adore relire. C’est un vrai problème car je me plains déjà de ne pas avoir suffisamment de temps pour LIRE ! Dernièrement j’ai relu « Poupée volée » d’Elena Ferrante. Elena Ferrante se lit et se relit. Je relis aussi régulièrement « Les amants du Spoutnik » de Haruki Murakami. Et de façon plus classique, Madame Bovary ! Enfin, je lis en différé. J’ai découvert il y a peu « Avec toutes mes sympathies » d’Olivia de Lamberterie, que j’ai adoré pour sa petite musique mélancolique, et sa force liée au chagrin du deuil, auquel j’ai été confrontée il y a peu.
Votre récent coup de cœur littéraire et pour quelles raisons ?
Mon récent coup de cœur littéraire : « Laetitia » d’Yvan Jablonka. Pourquoi ? Parce que, tout comme dans Molly, il s’agit d’une histoire vraie, mêlée au récit de l’enquête. Ce livre a été pour moi une sorte de guide pendant l’écriture du « Roman de Molly N ». Il m’a décomplexée, et fait comprendre qu’il valait mieux éviter la narration trop chronologique… Il faut savoir lâcher la main du lecteur pour qu’il s’amuse à s’y retrouver.
L’écriture c’est quoi pour vous ? Que vous apporte-t-elle ?
Elle m’apporte tout ! Seule l’écriture me permet de comprendre le monde, les autres, de donner du sens à ce chaos qui nous entoure. Je suis exactement comme Molly N : l’art est sa colonne vertébrale et l’aide à mieux exister, à faire des bons choix. Sans écrire je suis perdue. En outre, la fiction permet de vivre plusieurs vies par l’intermédiaire de ses personnages. C’est un luxe !
De nouveaux projets en cours ?
Un nouveau roman adulte, une BD sur la vie d’une écrivaine très connue (chut), un album jeunesse…
Un mot pour les lecteurs de jadorelalecture.com pour finir ?
Continuez à adorer la lecture, c’est une porte ouverte sur l’intelligence… Et l’ouverture d’esprit. Je suis consternée par la teneur de certains commentaires sur Facebook-le moralisme qui règne, l’étroitesse d’esprit. La littérature est généreuse, et parfois dangereuse, elle est sans limite, sans interdit.
Crédit photo : Céline NIESZAWER/Leextra/Éditions Leduc