Où vont les larmes quand elles sèchent de Baptiste Beaulieu, c’est un condensé d’humanité. Un roman qui vous réconcilie avec l’humain, un roman où on peut sortir du quotidien et savourer ces mots délicats et empreints d’empathie.
Où vont les larmes quand elles sèchent… avec ce roman, Baptiste Beaulieu panse les douleurs avec des mots justes, dans ce monde où tout va vite, trop vite souvent. Sa plume délivre de l’espoir, des coups de gueule, de l’empathie, beaucoup d’empathie. Ce roman constitue un baume sur le cœur de gens que l’on n’écoute jamais, sauf dans ce cabinet médical justement. C’est aussi un roman qui met à l’honneur la tolérance.
Baptiste Beaulieu raconte le quotidien de Jean, médecin généraliste qui prend le temps d’écouter ses patients. Mais Jean ne parvient plus à verser une seule larme. Jamais.
J’aime le parti pris, la tolérance, la colère qui gronde parfois dans la plume et surtout l’immense humanité qui se dégage de ce roman.
Évidemment je retrouve avec plaisir le ton des posts de l’auteur sur les réseaux sociaux. Madame Chahid et les autres sont en bonne place.
Empathie et humanité avec Où vont les larmes quand elles sèchent
Où vont les larmes quand elles sèchent embarque le lecteur aux côtés de Jean, de ses tourments, de ses joies, de ses colères. Les mots de Baptiste Beaulieu transmettent une foule d’émotions. Jean est au chevet de notre société, à l’écoute de ses patients et il met sur la sellette l’humanité que l’on peut avoir envers les autres. Il souligne au travers de la vie de ces patients la solitude profonde de certains êtres, les vies abimées, les violences, l’amour, la maladie évidemment… Celle qui n’est que passagère, celle qui surgit et dévaste tout, celle qui est chronique et cache autre chose… Le cabinet de Jean et sa patientèle c’est en fin de compte le miroir de notre société.
Dans ce roman, on peut passer du sourire aux larmes avec une foule d’anecdotes. J’ai aussi trouvé qu’Où vont les larmes quand elles sèchent rend un bel hommage aux médecins généralistes. Il rappelle quelques pratiques de ce métier : comment accompagner les personnes en fin de vie, comment respecter l’autre au sein de la relation patient-médecin, comment s’appuyer sur la science sans juger les croyances… Bref ce médecin généraliste qu’autrefois on appelait souvent le médecin de famille est celui qui en principe vous connaît le mieux.
Le roman est saupoudré de quelques touches d’humour bien senti qui parfois allègent le propos. Où vont les larmes quand elles sèchent vous fait naviguer entre rires, sourires, larmes et espoirs. Baptiste Beaulieu livre un roman humain, léger et grave. C’est aussi un condensé d’émotions et un roman engagé parce qu’à travers le personnage de Jean, l’auteur en profite pour glisser ses convictions et ses combats en tant que médecin.
4e de couverture
Jean a trente-six ans. Il fume trop, mâche des chewing-gums à la menthe et fait ses visites de médecin de famille à vélo. Il a supprimé son numéro de portable sur ses ordonnances. Son cabinet médical n’a plus de site Internet. Il a trop de patients : jusqu’au soir, ils débordent de la salle d’attente, dans le couloir, sur le patio.
Tous les jours, Jean entend des histoires. Parfois il les lit directement sur le corps des malades. Il lui arrive de se mettre en colère. Mais il ne pleure jamais. Ses larmes sont coincées dans sa gorge. Il ne sait plus comment pleurer depuis cette nuit où il lui a manqué six minutes.
La fiche du roman
- 5 octobre 2023
- Éditions de l’Iconoclaste
- Format broché
- 271 pages