Rencontre avec Arnaud Lequertier, auteur de deux romans qui interrogent sur ce que l’on est vraiment et ce que l’on peut changer pour s’affirmer.
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Ça attaque fort, avec typiquement le genre de questions auxquelles je n’ai jamais su répondre comme l’inévitable question d’entretien « Où vous voyez-vous dans 5 ans ? », mais je vais quand même tenter d’apporter une réponse ou du moins des éléments de réponse. N’ayant jamais su ce que je voulais faire quand je serai grand, j’ai à chaque embranchement académique suivi l’axe le plus généraliste jusqu’à atterrir dans une école de commerce où je me suis finalement spécialisé dans les chiffres. Jusqu’au jour où, réalisant que je n’avais jamais rien accompli d’un tant soit peu artistique dans ma vie, je me suis lancé dans l’idée, un peu folle sur le papier, de passer des chiffres aux lettres et d’écrire un roman. Sportif adepte des efforts au long cours (marathon) à mes heures perdues, j’ai vite réalisé qu’on en apprend beaucoup sur soi avec la course à pied, qui pour paraphraser Murakami est une très bonne école de la vie et de l’écriture. Bref des heures pas si perdues que cela, mais je digresse. En bref, je suis l’heureux papa d’une adorable petite puce, et partage mes journées entre les chiffres et les lettres dans un savant équilibre.
Quelle place occupe la lecture dans votre quotidien ?
Permettez-moi tout d’abord de préciser que la lecture et moi, ça a été tout sauf un coup de foudre. Notre histoire serait plus celle d’une rencontre devenue improbable après des décennies à vivre et à grandir chacun dans notre coin. Ne jurant que par le sport et fainéant aux entournures, les seuls livres que j’ai dévorés au collège et au lycée étaient ceux de la collection « Le Profil », synthétisant tout ce qu’il y avait à savoir sur les classiques au programme. Il aura fallu attendre de longs trajets en transports en commun pour que je fasse le premier pas vers la lecture, avant d’approfondir notre relation en marge de ma propre démarche d’écriture.
Avez-vous des habitudes de lecture : un endroit préféré ? Un rituel ?
Aujourd’hui, avec mes journées bien occupées entre mes différentes vies, mon endroit préféré pour m’adonner à la lecture reste encore adossé contre les vitres du métro parisien. Là, je me laisse porter par les histoires, rappelé à la réalité par le seul défilement du nom des stations. Quand je ne rate pas tout simplement mon arrêt trop absorbé par mon chapitre. Et parfois, je relève la tête pour digérer ma lecture et prendre le temps d’observer la vie autour de moi, m’imaginant la vie des autres passagers. Et en certaines occasions, j’aborde même d’autres lecteurs déconcertés pour leur offrir un marque page à l’effigie de mon premier roman, « Le bigorneau amoureux ».
Votre récent coup de cœur littéraire et pour quelles raisons ?
Avec la (longue) finalisation de mon second roman, j’ai moins lu que je ne l’aurais espéré ces derniers mois, mais j’ai tout de même découvert la plume de Gavin’s Clemente Ruiz et son « club de feignasses », avec lequel j’ai embarqué pour un voyage beaucoup moins léger que sa couverture ne le laisse augurer, mais tellement juste dans les émotions et les portraits dépeints, et ce de la première à la dernière page. Une belle lecture à découvrir à l’image de son accessible auteur toujours à vadrouiller d’un projet à l’autre.
L’écriture c’est quoi pour vous ? Que vous apporte-t-elle ?
Amoureux du cinéma pour ses histoires avec lesquelles j’aime m’évader, réfléchir et m’enrichir depuis toujours, j’ai un jour ressenti l’envie de raconter à mon tour une histoire qui pourrait résonner chez d’autres et leur faire prendre du recul par rapport au cours souvent effréné de nos vies.
Mais l’écriture relève aussi du challenge pour moi. Enfant, l’une de mes pires angoisses était de me retrouver face à la page blanche des exercices de rédaction, ne sachant jamais quoi raconter, persuadé d’être totalement dépourvu d’imagination. Aujourd’hui, je m’évade chaque soir des ribambelles de chiffres prisonniers de cellules de tableurs Excel que je tente de faire parler la journée, et je prends un réel plaisir à jouer avec les mots, à les agencer et à les réagencer afin de trouver la forme qui véhiculera au mieux le fond de l’histoire.
De nouveaux projets en cours ?
Il y a une semaine, je vous aurais répondu par la négative, encore à la recherche d’une nouvelle histoire à raconter, de nouveaux personnages à faire vivre et évoluer, et pourquoi pas d’une nouvelle forme pour raconter leurs histoires. Mais ces derniers jours, les idées ont commencé à germer, à prendre forme pour, qui sait, aboutir dans quelques mois à un troisième roman…
Un mot pour les lecteurs de jadorelalecture.com pour finir ?
« Serendipity », j’adore ce mot tant dans sa sonorité que dans ce qu’il recouvre, ah les heureux hasards de l’existence. Mais encore faut-il pour les reconnaître s’écouter et garder les yeux ouverts sur le monde pour déceler les multiples opportunités qu’il recèle. C’est d’ailleurs ce que je répète chaque matin à ma fille de 14 mois… Il n’est jamais trop tôt pour prendre de bonnes habitudes !
Et un deuxième mot si vous me le permettez, « merci » à Christelle de @jadorelalecture pour me faire l’honneur de cette tribune donnant à découvrir l’homme derrière le modeste auteur.
Grâce à une « mule » complaisante, j’ai le privilège de continuer à faire connaître les 2 premiers romans d’Arnaud Lequertier! En effet, la première tournée a eu un succès immédiat bien que mon petit commerce n’ait pas de but littéraire ! Les marque-pages laissés sur le comptoir ont interpellé nombre de clients qui m’ont incitée à faire cette démarche de leur faciliter l’accès à la lecture de ces 2 romans qui m’ont beaucoup plu!
CherArnaud, la « mule » était bonne, à peine déposé, un premier livre de la deuxième tournée a fait le bonheur d’un client!
Je pense sincèrement que vous pouvez continuer sur votre lancée !
Françoise Boutique de Lenclos ( prêt à porter, maroquinerie, bijoux et accessoires de mode à Etalle, Belgique!….comme quoi 😜