L’ordre de mes choses de Y. Delph
Disponible en version numérique
Résumé
Jeune médecin en cancérologie, Élise exerce à l’hôpital de Rennes un métier qui la passionne. Pourtant, la vie n’est pas si simple. Entre sa mère gravement malade, la gestion de ses patients et son amour perdu, elle cherche un équilibre. Ce roman est le journal d’une jeune soignante avec ses failles, ses espoirs, ses incertitudes et ses joies. Et au centre de cette vie qui l’emporte, se trouve l’amour qu’elle porte à Alessio, un cardiologue au passé difficile. Élise apprendra à lâcher prise, mais trouvera-t-elle son bonheur ?
Mon avis
Merci à l’auteure, Y. Delph de m’avoir proposé la lecture de son roman, L’ordre de mes choses. J’avais été séduite par le résumé… J’ai été conquise et chamboulée par l’histoire. Son univers n’est pas sans rappeler les romans de Sophie Tal Men avec Marie-Lou et sa bande (voir en fin d’article). Et Y. Delph nous parle elle aussi de la vie au coeur d’un hôpital breton.
Je l’ai lu très vite et c’est un coup de coeur ! Je me suis attachée très vite à Élise, ce jeune médecin cancérologue et aux personnages qui gravitent autour d’elle. Ce qui m’a plu, c’est avant tout la dimension humaine, cette sensibilité exacerbée. Les émotions vous submergent avec cette histoire, pas facile, facile. Et j’aime ça dans les romans !
Entre passé et présent
Il y a les chapitres consacrés aux années d’études en médecine d’Élise. Elle se confie. Elle évoque ses chagrins, ses difficultés à aimer, à donner autant qu’elle voudrait recevoir, à s’attacher. L’auteure décrit tellement bien ce coeur blessé, la relation compliquée avec Alessio, jeune cardiologue… Car oui, ces deux-là semblent amoureux mais ils ont aussi chacun leurs blessures intimes qui malmènent leur relation.
L’auteure plonge ses lecteurs parmi ces étudiants, travailleurs acharnés certes mais aussi fêtards invétérés qui se » lâchent » aussi beaucoup lors de leurs soirées où l’alcool coule à flot… Besoin d’oublier un quotidien fait de gardes interminables, de don de soi pour les patients, d’amitiés, d’egos parfois compliqués… Elle évoque aussi les patients auxquels on s’attache parfois, la difficulté de faire des annonces abominables. Comment se protéger ? On sent énormément d’empathie et d’humanité dans ce roman. C’est ce que j’ai aimé par-dessus tout !
J’ai aussi apprécié l’évocation des relations amicales femme/homme auxquelles certains ne croient pas. Et pourtant elles existent sans forcément d’ambiguïté.
Une narration qui plonge dans l’intime
L’auteure a adopté une narration qui alterne les chapitres consacrés au passé estudiantin d’Élise et ceux consacrés au présent. Une narration à la première personne qui place le lecteur auprès d’Élise et c’est probablement ce qui m’a plu. Nous sommes tout près d’elle, elle partage ses sentiments, ses états d’âme, ses failles.
Au présent, nous sommes avec Élise et sa famille. Une famille déchirée par la maladie d’une maman sur le point de mourir. C’est douloureux et j’avoue avoir eu la gorge plus que serrée à la lecture de certains passages. Elle nous fait pénétrer dans l’intimité de cette famille où les relations sont compliquées. La place de chacun est fort bien décrite autour de cette maman malade. Chacun vivant la situation à sa manière. La narratrice nous décrit une Élise tiraillée entre son savoir de médecin et la petite fille qu’elle n’a peut-être finalement jamais cessé d’être. J’aurais juste aimé que l’auteure éclaire un peu plus ses lecteurs sur les difficultés d’Élise qu’elle effleure tout juste en les mentionnant. Est-ce cette hypersensibilité ?
En tout cas, L’ordre de mes choses est un joli roman, bâti comme le journal intime d’une jeune médecin cancérologue. Il est touchant, émouvant et prenant. Je vous le recommande pour son humanité !
Les romans de Sophie Tal Men
Entre mes mains coule le sable
Qui ne se plante pas ne pousse jamais
Va où le vent te berce