Paru le 8 janvier 2020
Résumé
« Ils ont dit que j’avais tué ma mère. Puis ils ont dit que j’avais tué mon père. Enfin, ils ont dit que chez nous, les Hemingway, de génération en génération, tout le monde se tuait. »
Ce roman est une histoire vraie, celle de Gloria, née Gregory Hemingway (1931-2001).
Mon avis
Mile mercis à Guillaume Robert pour m’avoir permis la découverte de cette pépite !
J’ai été transportée par ce livre. Brigitte Kernel écrit une biographie qui vous emporte comme un roman. J’ai découvert avec passion ce que fut la vie de Gloria, née Grégory Hemingway, fils cadet de l’illustre écrivain.
L’écriture fluide de l’auteure retranscrit avec justesse une foule d’émotions et j’ai été littéralement emportée par ce flot d’émotions. J’avais la gorge serrée de découvrir tant de souffrances pour pouvoir être heureux et s’affirmer. L’écriture est douce et poétique pour que Gloria puisse nous raconter sa vie. C’est vraiment émouvant.
Ce garçon que ni Ernest son illustre père, ni sa mère n’ont désiré comme un garçon. Il va grandir jusqu’à l’âge de 7 ans, habillé en fille. Et c’est ce qu’il a toujours aimé car même si ses parents refusent l’évidence, Grégory est né garçon mais a toujours désiré être une femme. Ernest n’acceptera jamais cette identité féminine pour son fils…
A une époque où il était encore plus difficile qu’aujourd’hui de revendiquer son identité sexuelle, on imagine aisément quel fut le parcours ô combien douloureux de cet homme brillant qui ne se fera opérer qu’à 64 ans.
Il s’impose de vivre comme un homme pendant de longues années, respectant ses épouses successives mais protégeant aussi ses 8 enfants. Faisant semblant continuellement et quotidiennement, supportant les brimades, insultes et bien davantage… Renonçant à la médecine qu’il exerçait pourtant avec passion, puisqu’il fut radié à cause de sa transformation. Gloria survit grâce à l’alcool et la drogue dans laquelle elle s’abîme. Elle n’était elle-même en toute liberté que lors des parenthèses qu’elle s’offrait à Miami quelques semaines par an. Mais l’alcool qui la conduit à tous les extrêmes fera sa perte puisqu’elle meurt dans une prison pour femme alors qu’elle purgeait une peine pour attentat à la pudeur…
Ce roman est beau, magnifique et il nous dévoile Ernest Hemingway dans son rôle de père, une facette intéressante. Lisez-le !