Je vous emmène à la rencontre d’Olivier Liron, un auteur passionnant et… passionné. Je l’ai rencontré au salon Lire à Limoges pour écrire cette interview, un moment très agréable où la discussion fut foisonnante. Et il est tellement gentil !
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Je suis un écrivain et un artiste. J’ai publié deux romans aux Editions Alma. En 2016, « Danse d’atomes d’or » et en 2018 « Einstein, le sexe et moi« .
Quelle place occupe la lecture dans votre quotidien ?
J’ai toujours beaucoup, beaucoup, beaucoup lu. Je suis un très grand lecteur. Petit déjà, je lisais tout ce que je pouvais. Je piochais dans la bibliothèque de ma mère et puis j’ai eu la grande chance qu’elle m’emmène également à la bibliothèque. Trois livres ont marqué mon enfance : « Les misérables » de Victor Hugo, « Le seigneur des anneaux » de Tolkien et « Les dix petits nègres » d’Agatha Christie. Ce sont trois grands souvenirs de lecture. Je lisais de tous les genres mais avec ceux-là, j’ai découvert le romantisme avec Victor Hugo, l’imaginaire avec Tolkien et le suspense avec Agatha Christie.
Je lisais aussi des séries jeunes achetées en librairie ou empruntées à la bibliothèque. J’étais passionné notamment par les romans sur les Indiens et par une collection nommée « Alfred Hitchcock présente« , une collection avec une grande bande d’enquêteurs. Bref j’ai toujours été un très grand lecteur.
Avez-vous des habitudes de lecture : un endroit préféré ? Un rituel ?
On ne lit pas de la même manière selon le lieu et le moment, c’est vrai. Chaque lecture est associée pour moi à un endroit bien précis si j’y pense. « Le seigneur des anneaux » sur mon lit d’enfant durant un été, « Les misérables » sur le lit de mes parents et « Les dix petits nègres » réfugié dans les bras de ma grand-mère sur le canapé parce que j’avais la frousse.
Je suis toujours pas mal en mouvement. Mais j’aime bien lire chez moi au calme. je suis attentif à l’expérience de la lecture, à ce qu’elle procure en nous et autour de nous.
D’ailleurs pour « Einstein, le sexe et moi« , j’ai eu des retours bouleversants. La lecture crée un lien avec sa propre histoire pour le lecteur. C’est une relation très intime qui s’établit entre un livre et son lecteur. Je dirais donc qu’un livre c’est la somme de toutes les lectures qui en auront été faites. J’ai même appris sur mes romans en découvrant le ressenti de mes lecteurs.
Quel est votre récent coup de cœur littéraire et pour quelles raisons ?
« Deux heures » le premier roman de Sylvie Rozellier. Le livre raconte sur cette durée l’histoire d’une mère à qui on apprend que son enfant est mort dans un accident d’avion. On est en plein dans les émotions. Ce roman est une leçon d’écriture.
L’écriture c’est quoi pour vous ? Que vous apporte-t-elle ?
C’est tout. C’est une forme d’expression et de vie. Elle m’apporte tout.
J’ai toujours écrit. A 6 ans, c’était mon premier texte, « une poésie » disait-on, techniquement un poème. Il s’intitulait « Souvenirs de ma jeunesse » (NDLR : sourire d’Olivier). C’était en 1993. Ma mère l’a retrouvé il y a quelques années. Avec des amis, nous avons cherché ensemble dans notre enfance ce que nous avions écrit parfois et qui pouvait décrire notre destin. C’est amusant.
Ado, j’ai également écrit des pièces de théâtre, de la poésie pendant très longtemps. J’écris encore pour le théâtre, des scénarios, des nouvelles… L’écriture est une façon d’exister !
Simone de Beauvoir disait : « Exister c’est oser se jeter dans le monde« . Ecrire c’est un peu la même chose pour moi. Le déclic se fait à partir de la publication. On rend public, donc on s’expose et on partage. L’écriture et l’art en général d’ailleurs me permettent de créer, d’exprimer : ils permettent de partager ce que l’on a de singulier, une sensibilité, des émotions. Cela touche à l’intelligence, aux affects, au pulsionnel. C’est une expérience un peu éprouvante quand même aussi.
Ecrire engage tout ce que l’on est. C’est très intime. Et mes publications ont entraîné beaucoup de rencontres avec des gens et c’est magnifique.
A la fin d' »Einstein, le sexe et moi« , je cite Vincent Van Gogh dans une lettre à son frère : » Et les hommes sont souvent dans l’impossibilité de rien faire, prisonniers dans je ne sais quelle cage horrible, horrible, très horrible. On ne saurait toujours dire ce que c’est qui enferme, ce qui mure, ce qui semble enterrer, mais on sent pourtant je ne sais quelles barres, quelles grilles, des murs. Tout cela est-ce imaginaire ; fantaisie ? Je ne le pense pas. Sais-tu ce qui fait disparaître la prison, c’est toute affection profonde, sérieuse. Être amis, être frères, aimer cela ouvre la prison par puissance souveraine, par charme très puissant. Mais celui qui n’a pas cela demeure dans la mort. «
Voilà c’est peut-être cela écrire, pour moi, chercher à ouvrir la prison, aimer, aller à la rencontre des autres, tout simplement.
J’ai participé à beaucoup de rencontres avec des fabuleux libraires et je les remercie tous pour cela. Le livre est une somme de rencontres merveilleuses, il crée des émotions universelles. Nous créons du lien social grâce à l’art.
Avez-vous des projets en cours ?
Oh oui beaucoup ! Je travaille sur une adaptation d’Einstein pour la télévision. Mon premier roman est également en cours d’adaptation pour le cinéma. Je participe aux adaptations et donc à ces séances d’écriture collective.
Le 16 mai, je fais une lecture de « Danse d’atomes d’or » à deux voix avec Emilie Flamant, une comédienne, au Théâtre ouvert à Paris .
Un mot pour les lecteurs de jadorelalecture.com pour finir ?
Merci ! Merci de m’avoir rencontré à travers ce livre. C’est précieux d’être lu avec autant de finesse et de sensibilité. Il faut lire suivant son coeur et surtout pas selon de qu’il « faut » lire.
Hello
Quel plaisir de lire cette interview.
J’aime le naturel d’Olivier et son côté très accessible et généreux.
J’ai son premier livre dans ma PAL et j’ai hâte de le lire, je pense d’ici le mois de juin 😉
Merci à toi et bonne journée