Benoît Cohen a publié en 2018, « Mohammad, ma mère et moi« . Ce fut pour moi l’occasion de découvrir l’auteur et j’ai particulièrement aimé cet ouvrage. Il est le premier auteur à se prêter au jeu des questions de cette rubrique. Rencontre.
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Un cinéaste devenu écrivain, un Parisien devenu New-Yorkais, un père bientôt grand-père, un homme qui essaie de rester en mouvement.
Quelle place occupe la lecture dans votre quotidien ?
Omniprésente. Dans le monde dans lequel on vit, le monde des images, la lecture est une des seules choses qui fait appel à notre imagination. C’est précieux.
Avez-vous des habitudes de lecture : un endroit préféré ? Un rituel ?
J’aime lire au lit. Le matin, le soir, parfois même l’après-midi, le week-end.
Votre récent coup de cœur littéraire et pour quelles raisons ?
« Sérotonine » de Michel Houellebecq. Énorme claque. Je suis un fan de la première heure. J’adore son style et son incroyable capacité à décrire des gens médiocres sans jamais les mépriser. Ce livre vaut toutes les analyses journalistiques ou discours politiques sur les raisons du mal-être de notre société.
Que représente l’écriture pour vous ? Que vous apporte-t-elle ?
J’ai toujours écrit. Surtout des scénarios. Quand il y a trois ans j’ai conduit un taxi dans les rues de New-York pour les besoins d’un film, que j’ai pris des notes tout au long de cette aventure, et qu’un an plus tard ce récit a été publié chez Flammarion (Yellow Cab), je me suis rendu compte de l’incroyable liberté que la littérature représentait en comparaison avec le cinéma. Il n’y a aucune contrainte financière ou technique, on peut écrire ce que l’on veut, faire s’écraser un avion sur Paris sans que cela n’ait aucune conséquence. Et puis l’incroyable sensation que ce que vous couchez sur le papier sera exactement ce que le lecteur lira, contrairement à un scénario qui passera par une multitude de filtres.
Je suis en train d’écrire l’adaptation de mon dernier livre (Mohammad, ma mère et moi) pour le cinéma et travaille en parallèle sur un court roman à propose de la mort, de l’écologie et des indiens d’Amérique.