Les femmes du bout du monde de Mélissa Da Costa restera longtemps dans la tête… Une ode à la femme, à la sororité et à la culture maori. Un magnifique roman !
Les femmes du bout du monde… Mélissa Da Costa emporte ses lecteurs en Nouvelle-Zélande, au coeur d’une nature sauvage et préservée sur un bout de terre habité et entretenu par deux femmes, Autmnn et Milly puis bientôt une troisième, Flore.
Ce roman m’a littéralement envoûtée. J’étais dans une bulle en le lisant, transportée moi aussi dans cette bulle préservée, face à l’océan parfois déchaîné. Un roman ressourçant, vivifiant et sublime ! Mélissa Da Costa n’a plus rien à prouver. Elle a un talent indiscutable pour offrir à ses lecteurs chaque fois des personnages de femmes, fortes ou parfois moins mais toujours des femmes. Les femmes du bout du monde est encore une fois savamment documenté et permet de découvrir tout un pan de la culture maori. C’est passionnant !
Dans les Femmes du bout du monde, deux cultures se côtoient, se respectent, se nourrissent des préceptes de l’une pour mieux avancer dans la vie. Ici trois femmes pansent leurs plaies intimes et leurs maux en cohabitant. Elles se réparent mutuellement et c’est sublime. Un roman sur la résilience. Des chemins de vie tortueux qui finissent par conduire au bonheur, là où certaines ne l’espéraient plus.
Trois femmes au bout du monde
Autumn : la plus âgée. Peu loquace, souvent renfrognée. Elle rêve de voir sa fille, Milly, s’épanouir. Elle redoute tout à la fois de la voir partir loin d’elle et de ce bout du monde. Elle craint d’être abandonnée. Encore. Elle met tout en oeuvre pour préserver cet espace au sud de la Nouvelle-Zélande, ce camping roots qui séduit les surfeurs. Robuste, travailleuse acharnée, rugueuse aussi mais également attendrissante.
Milly : une jeune kiwi amoureuse dès sa tendre enfance de Kaï, son voisin du même âge. Ils ont grandi ensemble, tout appris à deux. La complicité des jeux d’enfants a été remplacée par un amour fort et absolu. Ils partagent également le même amour de la nature et de l’océan. Nul mot entre eux n’est nécessaire. Ils se connaissent par coeur. Mais voilà, ils n’appartiennent pas à la même culture. Et Kaï choisit une vie ailleurs avec une autre. Il renonce à leurs rêves et rompt sa promesse. Milly, une fleur qui va éclore peu à peu. Elle va se révéler au film du roman, s’affirmer, oser peut-être se détacher de sa mère, se libérer de ce joug (involontaire ?) qu’Autumn fait peser sur ses épaules et sa vie. Flore va la transformer et l’accompagner sur ce chemin vers le bonheur.
Une renaissance
Flore, une jeune Parisienne à la dérive. Elle a fui son ancienne vie, coupé tous les ponts, largué les amarres sans prévenir quiconque. Elle a choisi de disparaître. Son refuge ? Cette terre du bout du monde. Son radot pour se sauver ? Ces deux femmes du bout du monde, Autumn et Milly. Elle menait une vie emplie d’artifices et de faux-semblants. Elle étouffait et pourtant semblait tout avoir pour être heureuse. Elle s’est détruite, humiliée pour tenter d’exister pour elle-même. Choquant ? Elle voulait tout simplement être enfin elle-même et pas affublée de ce costume qu’on lui avait fait endosser. Dans ce bout du monde, elle reprend vie peu à peu. Elle renaît, s’autorise à vivre l’instant présent, s’émerveille de la nature et ses trésors. Une vie simple, authentique même parfois rude. Elle touche enfin du bout des doigts le bonheur. Elle va se réconcilier avec elle-même et ceux qui lui sont proches… mais où restera-t-elle ?Où poursuivra-t-elle son chemin de vie ?
Ce roman, hommage à la sororité, réserve également une jolie place à Anaru, le père de Kaï. Ce personnage taiseux, fin observateur et bienveillant, veille et protège ces trois-là. C’est par lui que s’effectue la transmission des préceptes et enseignements de la culture maori. Il les a insufflés à son fils. Milly s’en est imprégnée depuis sa plus tendre enfance à son contact. Et enfin Flore les découvre grâce à Milly et lui, ce fabuleux raconteur d’histoires et légendes traditionnelles maories.
Alors vous êtes prêt pour ce voyage aux côtés des Femmes du bout du monde ? Moi j’ai été conquise et émerveillée.
4e de couverture Les Femmes du bout du monde
Si tu te demandes ce que nous faisons ainsi, loin des hommes, je vais te dire : nous veillons sur notre petit univers, nous veillons les unes sur les autres. C’est ce que font les femmes du bout du monde.
À la pointe sud de la Nouvelle-Zélande, dans la région isolée des Catlins, au coeur d’une nature sauvage, vivent Autumn et sa fille Milly. Sur ce dernier bastion de terre avant l’océan Austral et le pôle Sud, elles gèrent le camping Mutunga o te ao, le bout du monde en maori. Autumn et Milly forment un duo inséparable, jusqu’au jour où débarque Flore, une jeune parisienne en quête de rédemption… Hantées par le passé mais bercées par les vents et les légendes maories, ces trois femmes apprendront à se connaître, se pardonner et s’aimer.
Mélissa Da Costa nous offre un voyage inoubliable à travers des paysages d’une stupéfiante beauté, aux côtés de personnages inspirés et inspirants. Un nouveau roman magistral et une ode à la liberté.
La fiche du roman
- 1er mars 2023
- Éditions Albin Michel
- 150 x 220 mm
- 384 pages