Après l’océan de Laurence Peyrin est un magnifique roman encore une fois, hommage à des femmes courageuses, indépendantes et inspirantes.
Une nouvelle fois Laurence Peyrin nous embarque aux côtés du chemin de vie d’une femme. Et quelle femme ! Nous voilà à New York au lendemain du naufrage du Titanic.
Laurence Peyrin, roman après roman, nous offre des personnages de femmes fortes, courageuses, combattives. Des femmes qui font tout pour donner à leur existence un sens et surtout le sens qu’elles décident.
Après l’océan, le rêve américain
Après l’océan c’est la vie d’une femme Letta, le personnage principal qui va devoir s’accrocher et surmonter son malheur et le deuil. Elle a eu la vie sauve.
Début du XXIe siècle donc à New York. L’auteure décrit à merveille ce que pouvait être à cette époque l’attrait du Nouveau Monde et les valeurs des Américains. Chacun a sa chance. Si l’on fait preuve de courage, de travail et d’initiative alors la réussite peut être au rendez-vous, récompense ultime.
La force de l’auteure c’est d’appuyer son roman sur des faits historiques, des personnages et des lieux qui ont existé. Et c’est ce qui me plaît roman après roman. J’ai vraiment aimé les personnages de Letta la rescapée, Molly muette et traumatisée, Natalie, l’estropiée, une femme si inspirante.
Charles, le père de Letta et Molly, dit le roi de la tourte, était célèbre en Angleterre pour ses préparations aux viandes parfumées, et ses pâtisseries. En relation avec de riches Américains, il avait décidé d’emporter son savoir-faire à New York, pour donner un tournant décisif à sa petite affaire et faire fortune. Il avait tout vendu et décidé de tenter cette aventure avec toute sa famille. Oui mais voilà, ils ont embarqué sur le Titanic…
L’Histoire en fil rouge
Après l’océan n’est pas un énième roman sur le naufrage du Titanic. C’est celui d’une renaissance, c’est celui qui fait qu’une femme va s’accrocher à la vie car elle a survécu. Meurtrie, anéantie par la perte des siens, elle se bat et lutte pour sortir sa petite soeur Molly de la catatonie dans laquelle elle a plongé, traumatisée par le drame.
Letta va finalement renaître et décider de tenter sa chance là où les siens n’ont pas pu parvenir. Une famille de boulangers qui avait décidé de traverser l’Atlantique en quête d’un avenir florissant, écoutant les promesses de riches Américains.
Après l’océan souligne l’émancipation de femmes qui ont eu du courage à une époque où il était pour elle difficile d’exister sans les hommes. C’est le roman de la transmission aussi. Ce qui va permettre à Letta de réussir c’est son héritage familial. C’est ce qui la fait tenir, qui la conduit à poursuivre, à relever la tête et oser là où elle aurait pu sombrer. Elle décide d’écrire son destin en inscrivant son avenir dans le sillon tracé par ses parents et sa famille.
Sur le chemin de la résilience de ces deux soeurs, l’auteure évoque la culpabilité des uns, la compassion de certains, l’incompréhension, une société faite de préjugés, le fossé entre les classes sociales, l’immigration de populations en quête d’une vie meilleure dans ce New York où tout semble possible.
Après l’océan vous emporte dans cette fresque touchante, émouvante, avec des femmes fortes encore une fois.
Quatrième de couverture
Rescapées du Titanic, que deviendront les deux soeurs Alistair, seules dans un New York inconnu ?
En ce printemps 1912, parmi d’autres naufragés hagards tirés de l’océan, Letta Alistair, 24 ans, serre contre elle sa petite soeur Molly en regardant approcher la statue de la Liberté. Elles sont les deux seules survivantes de leur famille, engloutie comme 1491 personnes avec « l’insubmersible » Titanic.
Les soeurs Alistair ont tout perdu. Leur père, Charles, dit le roi de la tourte, célèbre pour ses pâtes brillantes, ses viandes moelleuses mêlées d’oignons caramélisés, avait embarqué famille et biens pour développer son savoir-faire à New York. Letta ne peut même pas s’autoriser le désespoir, car Molly l’inquiète, plongée depuis le drame dans un profond mutisme.
Le naufrage du Titanic est un événement majeur qui secoue toute l’Amérique, et les victimes sont prises en charge, logées à l’hôtel, examinées à l’hôpital. Et après ? Letta va devoir puiser très loin en elle pour survivre dans ce New York qu’elle n’aime pas et qu’elle ne comprend pas. Et se battre pour sauver sa petite soeur bientôt qualifiée de « folle » dans un siècle qui traite mal les fous…
Une atmosphère à la Downton Abbey vue d’Amérique : New York en 1912, la fin fl amboyante d’une époque.
La fiche du livre
- 6 avril 2022
- Éditions Calmann Lévy
- 130 x 210 mm
- 486 pages
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