Il est des romans que l’on lit facilement. Elle voulait juste être heureuse en fait partie. Mais j’en attendais davantage.
J’avais vraiment aimé le premier roman de Géraldine Dalban-Moreynas, On ne meurt pas d’amour. J’avais trouvé qu’il s’agissait d’une histoire presque universelle. Là j’avoue avoir été un peu déçue.
Avec son second roman, Elle voulait juste être heureuse, l’auteure penche encore plus vers l’autobiographie. Pourquoi je l’ai lu ? Le titre m’interpelait et le résumé aussi. Je me suis doutée de ce que j’allais trouver comme histoire puisque je connaissais sa reconversion réussie. Elle a quand même le mérite d’avoir cru en son rêve quand certains l’en dissuadaient.
Un roman autobiographique
L’auteure a choisi de confier sa vie de femme, de l’exorciser avec sa plume. Car ce qu’elle raconte à son lecteur, c’est une femme en quête éperdue d’amour. Elle se met complètement à nu et on perçoit vraiment une douleur profonde. C’est aussi le récit de sa reconversion professionnelle, ses doutes, ses angoisses…
Certains pourraient penser » mais après tout, elle a tout pour être heureuse ! »
À condition que le bonheur réside uniquement dans la réussite professionnelle et donc qu’elle se satisfasse de cette réussite.
Oui mais voilà, une femme quand la quarantaine a sonné, se pose bien souvent des questions sur sa vie. Est-elle heureuse ? Et pas seulement dans sa vie professionnelle. On dit bien que » l’argent ne fait pas le bonheur « …
Qui n’a pas envie aujourd’hui de s’épanouir dans son travail et dans sa vie personnelle. Et pourtant que cela semble difficile de tout combiner ! On a toutes envie d’être simplement heureuse.
Le bonheur se travaille, se cherche, se trouve parfois, s’échappe aussi alors qu’on le croyait durable. Le bonheur est fragile.
À la recherche de son bonheur
Dans ce roman, j’ai cru aussi entrevoir le souhait d’une femme de trouver un homme sur qui parfois se reposer, elle qui mène tambour battant sa vie professionnelle. Elle laisse entrevoir aussi ses failles, ses espoirs et la menace d’un burn out.
Avec une plume efficace, elle emporte ses lecteurs vite, très vite. Elle partage ses aventures et surtout ses déceptions sentimentales. Car après 40 ans, tout semble aller plus vite. On manque peut-être de temps ou alors on sait plus rapidement ce que l’on veut et ce que l’on ne veut plus. Mais elle est abonnée à la malchance et aux histoires qui ne durent pas.
Quand il la quitte, elle repart. Elle fait ses cartons et commence une nouvelle vie en solo avec sa fille. Elle ne se laisse jamais abattre mais elle est malheureuse ! Penser un nouveau projet professionnel, c’est aussi sa manière de mettre à distance cet échec amoureux, d’essayer d’anesthésier la douleur. Elle cherche son bonheur et ça commence peut-être par son métier.
Elle tente de profiter du moment présent, y compris avec les hommes. Mais elle cache sa douleur. Elle avance coûte que coûte.
Pour autant, je m’attendais à être émue. Mais je ne l’ai pas été. Dommage… Car oui l’auteure expose beaucoup son histoire, sa réussite sociale. Elle prend quand même l’avion comme d’autres prennent le métro ou leur voiture en province. Elle nous livre une vie facile où l’argent n’est jamais un problème. C’est ce qui m’a gênée dans ce roman. On pourrait rêver mais non.
Quatrième de couverture
« Il l’a quittée la semaine dernière. Plus exactement le mardi soir de la semaine dernière à vingt et une heure quinze. La nuit d’avant, ils ont fait l’amour trois fois. Lorsqu’ils se sont couchés, vers minuit, un peu avant que le réveil ne sonne, vers six heures trente, et au milieu de la nuit, mais comme elle n’a pas allumé la lumière, elle ne sait pas très bien quand exactement. Comme ça, elle dirait vers trois ou quatre heures du matin. En fait, ce n’est pas très important.
Dans les mois noirs et les nuits blanches qui suivirent, elle se demandera longtemps comment un homme peut faire l’amour trois fois dans la nuit à une femme qu’il va quitter le lendemain. Peut-être justement parce qu’il sait qu’il va la quitter. Lui jurera que non, la veille, il ne savait pas. »
La fiche du livre
- 29 septembre 2021
- Éditions Albin Michel
- 224 pages
- 140 x 220 mm