Je revenais des autres de Mélissa Da Costa, c’est un roman sublime encore une fois. Trois livres, trois histoires qui me font plonger dans un bonheur de lecture. Le roman où chacun se répare grâce aux autres le temps d’une saison dans un hôtel au coeur des Alpes. Sublime !
Ambre part travailler, le temps d’une saison comme serveuse, dans un hôtel à Arvieux, au coeur des Alpes. Là, elle va se créer une nouvelle famille et surtout se reconstruire après sa tentative de suicide. C’est Philippe, 40 ans, marié et père de famille qui l’y conduit…
Ce roman nous dresse une galerie de personnages magnifiques, drôles parfois, taiseux aussi pour d’autres. Mais tous ont un point commun : la vie à un moment donné ne leur a pas fait de cadeaux et ils se sont jetés corps et âmes dans cette existence de saisonniers. Ils enchaînent les saisons en montagne puis au bord de la mer, mais ne s’attachent plus.
Je revenais des autres : se réparer
Dans Je revenais des autres, ils soignent comme ils peuvent leurs plaies. Ces êtres cabossés, ce sont Ambre, Tim, Andréa, Rosalie, Gabriel…
Ils cohabitent donc au troisième étage de cet hôtel où les emploient Michel et Sylvie, des patrons au coeur sur la main. Rosalie et son bébé Sophie, Tim et son homosexualité, Ambre et son coeur brisé… Ces trois-là se lient d’une amitié forte. Ils se soutiennent, s’épaulent, se consolent.
Puis peu à peu, ils vont s’ouvrir pour mieux renaître. Ambre, cette écorchée vive qui se laisse vite submerger par la colère pour mieux taire son mal-être. Elle commence à se dévoiler, à écouter quelques conseils pour commencer à se détacher de cette relation, toxique, qui l’a conduite à vouloir mourir. Tim, ce jeune homme au regard doux, seul qui ose assumer son homosexualité aux côtés d’Anton champion de ski.
Oser aimer pour guérir
Rosalie, jeune maman solo, qui va peu à peu apprendre à faire confiance et ne plus se sentir au bord de l’abandon. André, le tombeur qui use et abuse de son pouvoir de séduction pour mieux masquer sa peur de s’attacher.
Bref, tous les personnages de Mélissa Da Costa sont cabossés. Au fil de ce roman qui les reconstruit peu à peu, en six mois d’une saison dans l’hôtel, ils vont se transformer. Ils apprennent à s’aimer avec leurs failles, tels qu’ils sont vraiment. Ils apprennent le pardon, à renouer avec des êtres délaissés. Ils acceptent leur vraie nature, leurs sentiments même s’ils peuvent être effrayants et tellement forts qu’ils fracassent tout leur être et leurs convictions.
L’amitié pour réparer
On observe ces personnages renaître à la vie et finalement s’autoriser le bonheur. Dans ce roman, on sourit, on rit, on a la gorge nouée, les larmes affleurent. Je revenais des autres, c’est donc le roman qui vous réconcilie avec les autres. C’est le roman qui montre comment on peut s’attacher, délaisser, autoriser un ou une autre à entrer dans sa vie, à l’inverse aussi s’éloigner d’un ou d’une autre car finalement la relation, ce n’est pas la bonne personne. Et comme le dit Ambre, c’est l’histoire de » celui ou celle qui vous répare » et vous donne envie de vivre !
Quatrième de couverture
Philippe a quarante ans, est directeur commercial, marié et père de deux enfants.Ambre a vingt ans, n’est rien et n’a personne. Sauf lui.
Quand submergée par le vide de sa vie, elle essaie de mourir, Philippe l’envoie loin, dans un village de montagne, pour qu’elle se reconstruise, qu’elle apprenne à vivre sans lui. Pour sauver sa famille aussi.
Je revenais des autres est l’histoire d’un nouveau départ. Le feuilleton d’un hôtel où vit une bande de saisonniers tous un peu abîmés par la vie. Le récit de leurs amitiés, doutes, colères, rancoeurs, amours aussi.
Le roman des autres, ceux qu’on laisse entrer dans sa vie, ceux qui nous détruisent mais surtout ceux qui nous guérissent.
La fiche du livre
- 5 mai 2021
- Éditions Albin Michel
- 150 x 220 mm
- 576 pages