Sarah Biasini prend la plume pour s’adresser à sa fille Anna, La beauté du ciel. Au cas où… Elle semble redouter de ne pouvoir transmettre à son enfant son histoire. Alors elle l’a écrite. C’est lumineux, honnête, touchant. Magnifique ! Sarah Biasini a dû grandir sa maman, Romy Schneider. Ici elle raconte comment elle est devenue mère sans avoir vécu assez longtemps auprès de la sienne, même si évidemment elle rend aussi hommage aux figures maternelles qui l’ont entourée, guidée et protégée.
Devenir mère sans la sienne pour repère
Sarah Biasini nous confie un livre fin, délicat, touchant, émouvant, empreint de beaucoup de pudeur. J’ai senti sous cette plume comme un besoin de s’affranchir d’une origine lourde à porter. Sarah Biasini est en effet la fille de Romy Schneider. Actrice adulée, tragiquement disparue le 29 mai 1982 à Paris.
Pour Sarah Biasini, Romy était avant tout évidemment sa maman. Une personnalité, une figure qui subissait sa célébrité. Une étoile filante trop vite disparue de la vie de sa fille.
Pour devenir mère à son tour, Sarah Biasini semble avoir eu besoin d’éloigner la figure maternelle ou de se libérer. Physiquement, la ressemblance est frappante. Mais Sarah veut et existe par elle-même et non à travers un fantôme.
Hasard ou destin ? Elle parviendra à tomber enceinte quand, adulte, elle revient sur la tombe profanée de sa mère.
Elle se questionne sur cette maternité tant désirée qui, enfin, arrive. Elle l’accueille mais s’inquiète aussi. Elle devient mère mais doit vivre avec l’absence de sa propre mère…
Dans La beauté du ciel, Sarah Biasini révèle un humour franc et un caractère bien trempé. J’ai apprécié ses quelques petits éclats au fil des pages. Ce sont finalement ceux d’une femme de notre époque.
Une famille aimante pour grandir
Femme équilibrée grâce à l’amour qu’elle a reçu et elle le souligne à maintes reprises, Sarah Biasini rend hommage aux figures maternelles qui l’ont aidé à grandir, à devenir femme à son tour en l’absence de celle qui brillât si peu longtemps auprès d’elle, à jamais marquée par la disparition tragique de David, frère aîné de Sarah.
L’auteure avec La beauté du ciel délivre aussi une belle déclaration d’amour à son père, ses grands-parents paternels et sa nounou. Mais c’est surtout une magnifique déclaration d’amour à sa propre fille Anna !
Sarah Biasini a décidé de laisser des mots avec La beauté du ciel, un livre à sa fille. » Au cas où… » écrit-elle. Elle grave sur des pages, les souvenirs de son enfance, de sa vie, de la manière dont elle s’est construite. Sa fille pourra ainsi lire pour mieux se souvenir. Autrement que par le récit des autres.
La beauté du ciel : une déclaration d’amour
Le récit et les souvenirs des autres : c’est de cette manière que Sarah a construit ses souvenirs de sa propre mère. Elle décrit cela avec finesse mais aussi avec regret. Elle était bien trop jeune pour que sa mémoire lui restitue la réalité. Les images pour elle sont fugaces.
Sarah Biasini explore avec ce livre son rapport à la mort, à la maternité, à l’amour. Et c’est sublime.
Le propos est beau, juste, honnête. Une magnifique déclaration d’amour de Sarah à Anna et à cette grande Absente.
La beauté du ciel reste un récit lumineux. Il trace les premiers pas de la vie d’une maman marquée à jamais par l’absence de sa propre mère.
Je vous recommande sincèrement cette lecture. Elle n’est pas triste, elle est tout simplement belle. Un hommage à la vie !
Quatrième de couverture
« Un matin de mai, le téléphone sonne, je réponds, » Bonjour, gendarmerie de Mantes-la-Jolie, la tombe de votre mère a été profanée dans la nuit. » »
Une femme écrit à sa fille qui vient de naître. Elle lui parle de ses joies, ses peines, ses angoisses, et surtout d’une absence, celle de sa propre mère, Romy Schneider. Car cette mère n’est pas n’importe quelle femme. Il s’agit d’une grande star de cinéma, inoubliable pour tous ceux qui croisent le chemin de sa fille.
Dans un récit fulgurant, hanté par le manque, Sarah Biasini se livre et explore son rapport à sa mère, à la mort, à l’amour. Un texte poétique, rythmé comme le ressac, où reviennent sans cesse ces questions : comment grandir quand on a perdu sa mère à quatre ans ? Comment vivre lorsqu’on est habitée par la mort et qu’elle a emporté tant de proches ? Comment faire le deuil d’une mère que le monde entier idolâtre ? Comment devenir à son tour mère ?
La réponse, l’auteure la porte en elle-même, dans son héritage familial, dans l’amour qu’elle voue à ses proches, à ses amis, à ces figures féminines qui l’ont élevée comment autant d’autres mères. Le livre de la vie, envers et contre tout.
La fiche du livre La beauté du ciel
- 7 janvier 2021
- Éditions Stock collection bleue
- 144 pages