Ceux qui n’avaient pas trouvé place d’Olivier Mony
📆 Parution le 13 janvier 2021
Résumé
Bordeaux, années 60, un jeune homme à l’œil bleu acier change chaque semaine de voiture et de fille. Charmeur, avide de vitesse et de vie, Serge Elkoubi séduit les femmes et fascine les jeunes bourgeois avides de s’encanailler. Il navigue en eaux troubles, mystificateur, pilote de course, voleur de voitures, petit escroc. S’il a pu maintes fois vérifier l’effet de son bagout sur les juges, il n’échappe pourtant pas à la case prison, où se réjouit de l’y voir son père, ancien déporté sans pitié pour son hédoniste de fils. Les plages du monde, années 70. Serge quitte la France, vers l’Espagne, le Mexique, l’Indonésie… Énigmatique, il achète une nouvelle identité et change d’activités, s’accordant à la vague hippie : ça et là toxicomane, dealer, fabricant de paréos ou gigolo à ses heures. Celui que l’on appelle désormais Serge Dalia fuit le passé aussi vite que son ombre et finit par atterrir sur l’île de Saint-Martin, reclus volontaire dans sa propre légende.
Quête et enquête autour d’un être insaisissable pour tous, tant pour ses enfants qu’il a à peine connus, que pour Bianca qui fut son alter ego féminin, ou encore son meilleur ami et avocat qui le suivit toujours.
Par la grâce d’une écriture aussi limpide que son sujet est trouble, Olivier Mony cherche ici à dire l’absence, à briser la couche de glace et d’oubli qui obscurcit la mémoire, à restituer le mentir-vrai d’un être.
Mon avis
Ce roman c’est l’histoire d’un homme qui a brûlé la vie par tous les bouts. Il avait un besoin inextinguible d’exister, de vivre à 300 à l’heure, de croquer la vie tout simplement. Avec ou sans dégâts pour ceux qui l’entouraient…
Des années 60 à l’aube de son existence, on suit ce que fut sa vie de ci de là, à Bordeaux, en Espagne, en Indonésie… Bref tout est raconté par la voix de son ami mais également avocat. Une écriture simple mais qui marque bien la quête de reconnaissance qu’avait cet homme mais qui ne vécut pourtant visiblement que pour lui et pour les femmes qui jalonnèrent son périple à travers le monde.
Entre petits larcins et grandes arnaques, le roman retrace la vie d’un être qui semble ne pas avoir eu un grand coeur si ce n’est pour Bianca. De ses enfants, l’on ne sait rien et surtout il n’aura rien dévoilé, les connaissant à peine.
Serge traverse les époques en s’adonnant à tous les excès et tous les trafics, en passant évidemment par la case prison, y compris à l’étranger. Mais rien ne semble l’atteindre ou l’affaiblir et il regorge de ressources pour reprendre pied et à chaque fois, trouver de nouvelles combines pour s’enrichir.
Un roman court mais agréable à lire. Merci aux éditions Grasset pour cet envoi.