Je voudrais tout prendre d’elle – Cécile de Ménibus
En librairie le 20 octobre 2020
Résumé
Une mère et sa fille adulte, endeuillées par la mort récente d’une fille pour l’une – et sœur pour l’autre, entreprennent un voyage libérateur à travers la France. C’est à Ouessant, à l’extrême pointe du territoire, là où la terre se perd dans la mer, qu’elles se sont donné rendez-vous pour se délivrer d’un passé chargé de secrets et de souffrances. Pour s’autoriser à vivre, enfin.
À mesure que la destination approche, se dessine le roman vrai d’une femme hors du commun : la mère de la narratrice. Issue de la grande aristocratie et mariée en dehors de son milieu avec un homme violent, elle construira, par la seule force de son amour maternel, une véritable famille.
Mon avis
Avec Je voudrais tout prendre d’elle, Cécile de Ménibus rend ici un vibrant hommage à sa mère, Catherine. Elle esquisse le portrait d’une femme née pour être mère, même si la vie a dressé des écueils sur son chemin.
Son roman dévoile progressivement le parcours de vie d’une femme courageuse. On chemine à ses côtés des années 60 à l’époque actuelle. Une femme qui fuit ses origines aristocratiques pour parvenir à exister par elle-même. Malgré les difficultés qu’elle rencontrera, un fil rouge : son amour inconditionnel pour ses enfants. Elle n’aura de cesse de les protéger autant que possible… et puis en filigrane, les deuils qu’elle a dû affronter, les plus difficiles évidemment : ceux d’un enfant.
Les émotions affleurent souvent dans ce livre. J’ai aimé ce parcours de femme remarquable et ce chemin de vie ô combien admirable. J’ai seulement regretté que le deuil ne soit pas davantage exploré du côté de la narratrice. En effet, le roman est présenté comme le voyage d’une mère et sa fille endeuillées. Autant, le deuil est bien décrit du point de vue de Catherine, autant il est tout juste effleuré du point de vue de la narratrice. C’est dommage mais c’était peut-être un point encore trop douloureux pour parvenir à le fouiller et à le coucher sur le papier.
La grande faille qui conduit au décès de Sylvie n’est à mon avis pas assez exploitée non plus. J’aurais aimé que ce personnage soit davantage travaillé et exploré. On sait juste qu’elle a eu une fille, que son adolescence a été perturbée et puis c’est à peu près tout. L’abject est juste effleuré, c’est dommage car il explique quand même ce qui a conduit à cette disparition.
Elle évoque aussi des relations familiales compliquées, le poids des origines et d’une famille maternelle très particulière.
Un roman intéressant surtout pour ce parcours de femme des années 60 à aujourd’hui.