Peindre la pluie en couleurs d’Aurélie Tramier
Paru le 27 mai 2020
Résumé
Morgane est une directrice de crèche solitaire et revêche qui ne supporte plus les enfants. A 35 ans, elle vit dans le rêve paisible de racheter une pension de luxe pour chiens. Tout vole en éclats lorsque sa sœur meurt dans un accident de voiture, lui laissant ses deux enfants en héritage. L’arrivée d’Eliott 10 ans, et de Léa, 6 ans, bouscule son quotidien maniaque et fait ressurgir un passé douloureusement enfoui.
Mon avis
J’ai vraiment eu un coup de coeur pour Peindre la pluie en couleurs. L’écriture d’Aurélie Tramier a mûri depuis son premier roman, Vous reprendrez bien un petit chou ? Et elle est particulièrement fluide pour vous permettre de plonger dans cette histoire dont vous ne sortirez pas indemne.
Ici, l’histoire nous fracasse le coeur dès les premières pages et elle parvient à nous faire émerger de ce chagrin que l’on partage avec ses personnages grâce à une plume empreinte de beaucoup de délicatesse. Elle esquisse des personnages auxquels on ne peut que s’attacher. Morgane, une jeune femme que certains pourraient qualifier de vieille fille s’ils ne creusaient pas un vernis bien trompeur. Réfugiée dans son travail à la crèche, avec une équipe qui ne la connaît pas vraiment, elle a bien dissimulé ses blessures profondes et intimes depuis fort longtemps.
Et la voilà du jour au lendemain en charge de son neveu et sa nièce, orphelins précocement. Elle va peu à peu apprendre à les connaître au quotidien, découvrir la vie d’une maman de substitution et tisser de nouveaux liens avec eux. C’est vraiment très émouvant.
J’ai apprécié la narration qui alterne les chapitres tantôt du point de vue de Morgane tantôt du point de vue d’Eliot.
Résilience
Evidemment, ce ne sera pas un long chemin tranquille puisque la propre mère de Morgane a décidé qu’elle était incapable d’élever des enfants et met tout en oeuvre pour récupérer la garde de ses petits-enfants.
Ce roman, c’est la reconstruction douloureuse d’une femme, son chemin vers une maternité épanouie et vers une vie professionnelle choisie et non subie. Une renaissance en somme ! Il lève le voile sur des blessures intimes, des secrets de famille. Aurélie Tramier tisse un portrait très juste de l’enfance, de la manière de se construire, d’exprimer son mal-être pour exister dans le regard des autres. Les passages entre Eliott et sa psy sont savoureux. L’auteure décrit aussi fort bien les relations mère-fille et enfin évidemment le deuil reste un thème majeur du roman même s’il est en toile de fond.
Peindre la pluie en couleurs est empreint de beaucoup de sensibilité. Cette nouvelle vie où chacun s’apprivoise permet de sauver autant Morgane que Léa et Eliott. Au fil du récit, le bonheur s’invite de nouveau dans leur existence. Même s’ils sont maladroits, ils vont apprendre à s’aimer autrement et à vivre ensemble en harmonie. Et finalement, le ciel s’éclaircit pour offrir aux personnages un horizon bien plus coloré.
A lire aussi
Vraiment un très joli livre que je viens de terminer. Au départ j’ai eu un peu peur que cela soit un peu mièvre et sentimental mais pas du tout. Dès les premières pages, on y croit, on s’attache aux personnages et On vibre avec les personnages si attachants. Je ne connaissais pas cette auteure, une belle rencontre.
C’est exactement cela, le lecteur vibre avec les personnages. Ravie de vous avoir permis cette découverte.