Un jour viendra couleur d’orange de Grégoire Delacourt
Parution le 19 août 2020
Résumé
Tandis que le pays s’embrase de colères, Geoffroy, treize ans, vit dans un monde imaginaire qu’il ordonne par chiffres et par couleurs. Sa pureté d’enfant « différent » bouscule les siens : son père, Pierre, incapable de communiquer avec lui et rattrapé par sa propre violence ; sa mère, Louise, qui le protège tout en cherchant éperdument la douceur. Et la jeune Djamila, en butte à la convoitise des hommes, fascinée par sa candeur de petit prince.
Fureurs, rêves et désirs s’entrechoquent dans une France révoltée. Et s’il suffisait d’un innocent pour que renaisse l’espoir ? Alors, peut-être, comme l’écrit Aragon, « un jour viendra couleur d’orange (…) Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront ».
Mon avis
Encore une fois, Grégoire Delacourt offre, avec Un jour viendra couleur d’orange, un roman empli d’humanité à ses lecteurs.
Ce livre est une peinture de la société actuelle. Il a choisi pour toile de fond, le mouvement des gilets jaunes. Il crée des personnages emprunts de réalisme, il décrit la misère sociale, le chômage, le racisme, la montée de l’extrêmisme, la colère qui gronde et finit par éclater.
Grégoire Delacourt aborde le mouvement des gilets jaunes de l’intérieur. Il plonge le lecteur en immersion pour lui permettre de mieux sentir les désillusions, les déceptions, le désespoir, la révolte face aux discours politiques. L’auteur traite le sujet avec malgré tout beaucoup de finesse.
Ce roman c’est aussi celui de la révolte d’un homme, Pierre. Une révolte qu’il exprime avec son adhésion au mouvement des gilets jaunes. Mais il est révolté aussi par sa condition de père. Un costume qu’il n’est pas parvenu à revêtir, lui le papa d’un enfant différent. Il n’est que colère jusqu’à ce qu’une étincelle, une prise de conscience le ramène à une existence plus apaisée. Il va se sentir redevenir utile aux autres. Une renaissance en quelque sorte. Mais pour y parvenir, le chemin sera long et douloureux.
En parallèle, un magnifique portrait de soignante et de mère, Louise. L’épouse de Pierre est au chevet de ceux dont la vie s’achève. Elle les aide à lâcher-prise. Et elle se bat pour son fils Geoffroy, différent, particulièrement intelligent mais fermé au monde qui l’entoure. Sa vie est construite de rituels rassurants, parmi lesquels une organisation par couleur qui l’apaise. Sa rencontre avec Djamila va changer sa vie. Les deux jeunes adolescents se complètent, forment un tout.
Dans Un jour viendra couleur d’orange, Grégoire Delacourt nous offre un roman empli de sensibilité, il met en lumière la vie des gens simples au coeur de la société actuelle.
Ce roman est magnifique. Il incite en fin de compte à plus d’humanité, plus d’empathie, plus de tolérance. Finalement à accepter la différence et à s’en nourrir plutôt que de s’y opposer.
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