Résumé
« Le rouge n’est plus une couleur » raconte l’histoire d’une amitié qui naît à l’université, lorsque Kate rencontre Max. Ils viennent de milieux sociaux très différents, apprennent à se connaitre de jour en jour puis se rapprochent jusqu’à partager une complicité quasi-fusionnelle. La famille de Max fascine Kate, une famille anglaise aisée et cultivée – la mère de Max est une réalisatrice de tout premier plan – qui lui réserve un accueil chaleureux à chaque fois qu’elle évite de rentrer chez sa propre-mère, une ancienne alcoolique.
Mais « Le rouge n’est plus une couleur » est également un grand roman sur une vie que quelques minutes suffisent à briser. Lors d’une fête d’anniversaire chez les parents de Max, le cousin de ce dernier conduit Kate dans une chambre et profite de la sidération de celle-ci pour la violer. Elle n’ose pas crier et ferme les yeux afin de ne plus voir le ruban rouge cousu à l’intérieur du col de son agresseur, Lewis. À partir de ce soir-là, le rouge n’est plus une couleur pour Kate. Le souvenir de ce viol et son nouveau rapport au monde la murent dans le silence. La honte, la peur et le dégoût l’empêchent de dire quoi que ce soit pendant plusieurs semaines. Puis Kate va commencer à mettre des mots sur cet événement, à donner des indices sur ce qu’il s’est passé à son entourage et notamment à Max, sans pour autant nommer Lewis. Mais lorsque la vérité est sur le point d’être révélée, la tension monte et les réactions divergent face aux révélations qui risquent de faire éclater la famille…
Mon avis
Merci aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir cette nouvelle plume. Rosie Price nous offre un premier roman bouleversant.
Le roman se situe à l’époque contemporaine mais surtout à une période où toute jeune fille découvre et s’ouvre à la vie. Kate est étudiante et elle rencontre Max qui devient très vite son meilleur ami. Même s’ils n’ont pas les mêmes origines sociales, ils ont bien des points communs et ils vont se construire l’un et l’autre, s’appuyant toujours sur la confiance mutuelle. Jusqu’au jour où Kate est victime d’un viol.
Pendant bien longtemps, elle va nier cette agression, l’occulter en quelque sorte. Oui mais voilà, elle se renferme, se fane, ai-je envie d’écrire. La jeune fille épanouie fait bientôt place à une jeune femme mutique. Elle tente tant bien que mal de survivre en occultant complètement ce qui lui est arrivé. Elle est habitée par la peur, le dégoût et la honte. Elle dissimule à tous ses amis et sa famille cette agression qu’elle a subi.
Une bombe à retardement… Puis peu à peu son secret se dévoile. Les prises de position, le soutien ou pas des uns et des autres se fait jour. On découvre ou redécouvre les personnages à travers cette révélation de la vérité. Et surtout les réactions bien différentes selon les individus face à ce viol font voler en éclat les apparences.
Un roman rythmé où la tension va crescendo jusqu’au final.