Rencontre avec Sarah Barukh, qui publie cette semaine son troisième roman « Envole-moi ». Elle a précédemment écrit « Elle voulait juste marcher tout droit » et « le cas zéro », deux romans situés dans des époques très différentes.
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Je m’appelle Sarah Barukh, j’ai 39 ans, une petite fille et j’écris des histoires qui parfois deviennent des livres.
Quelle place occupe la lecture dans votre quotidien ?
Quand je suis en écriture intensive, je lis peu, j’ai besoin de rester concentrée sur mon texte. En dehors de ces périodes, j’adore être emportée par une histoire, des personnages, retrouver la sensation inimitable de ne plus pouvoir lâcher un livre. Je recherche donc chaque semaine celui qui me procurera peut-être le frisson… (sans trop me donner de complexes si possible !). Et bien sûr, depuis qu’elle a trois mois, chaque soir, je fais la lecture à ma fille. Ça marche, elle dévore les livres. Bon, c’est encore au sens littéral mais prometteur…
Avez-vous des habitudes de lecture : un endroit préféré ? Un rituel ?
Pas vraiment. J’essaie de n’avoir aucun rituel en rien. C’est une véritable lutte contre ma tendance à avoir peur de tout, parce que les rituels rassurent, mais j’ai observé que m’enfermer dans des habitudes m’empêche de me surprendre moi-même, de laisser la vie entrer ou tout simplement d’affronter ce qui m’effraie… Cela dit j’adore lire dans le métro.
Votre récent coup de cœur littéraire et pour quelles raisons ?
Comme beaucoup, j’ai été très perturbée par « Les choses humaines » de Karine Tuil, je n’en ai pas dormi de la nuit le soir où il m’est tombé dessus, ce qui ne m’était jamais arrivé mais je ne sais pas si l’on peut parler de coup de cœur. Coup de poing peut-être ? Sinon le formidable : « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » . Pour une fois j’ai trouvé que le Goncourt était un vrai Goncourt, il récompensait une œuvre, un talent, une personne qui a fait ses preuves depuis longtemps. Écouter Jean-Paul Dubois en interview est un plaisir dont je ne me lasse pas. Il est libre, ne rentre dans aucune case, ne dit jamais ce qu’on attend de lui. Bref lui et ses livres sont mon coup de cœur du moment.
L’écriture c’est quoi pour vous ?
C’est la seule façon que j’ai trouvé de me réconcilier avec le « travail »… Tout ce que l’on fait pour les autres ne nous appartient jamais, il n’y a que ce que l’on est qui reste à nous, pour nous… Et on écrit avec ce qu’on est. Moi qui ne supportais pas les bureaux, le jeu des entreprises, les horaires fixes etc, l’écriture, malgré tous les inconvénients qu’elle entraîne, est une activité enrichissante (enfin d’un point de vue spirituel hein !) qui rend même parfois le quotidien agréable !
Que vous apporte-t-elle ?
Un sentiment d’apaisement, du temps, une façon d’être à la vie où les questions que je me pose sans cesse deviennent utiles… « Et moi, comment aurais-je réagi dans cette situation ? », « et ça, est-ce un sujet pour moi ? » ou « comment en parler ? », « pourquoi n’avais-je jamais remarqué telle ou telle chose avant ? ». Et puis l’écriture est une garantie d’émotions en tout genre ! Le doute en écrivant, le trac au moment des sorties, la joie quand je viens d’écrire un chapitre difficile ou que quelqu’un me dit qu’il a aimé un de mes romans…
De nouveaux projets en cours ?
J’ai toujours plusieurs histoires en cours mais la question est laquelle aboutira vraiment ? Sinon à très court terme, si ma fille l’acceptait, j’aimerais bien dormir un peu !
Un mot pour les lecteurs de jadorelalecture.com pour finir ?
Vous avez raison de suivre ce compte, les recommandations y sont parfaites ! À bientôt et j’espère avoir de vos nouvelles…
Crédit photos (les deux premières) : Capucine Bailly