Rencontre avec Sandrine Yazbeck, auteure du si beau roman « Les imparfaits« .
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Sans doute ce que les Anglais appellent a day dreamer. « Perdue » dans mes pensées (en fait je sais très bien où je suis), je vis beaucoup dans mon univers où je suis le cours de mon imagination. Sensible, idéaliste, je suis la maman de deux jeunes enfants avec lesquels je passe beaucoup de temps et qui rient déjà de mon absence de sens pratique.
J’évolue dans un milieu international qui m’a beaucoup influencée : je suis française et libanaise, mon mari est irlandais, mes enfants sont nés à Londres où j’ai vécu longtemps, nous vivons aux États-Unis depuis plusieurs années. Ma façon de penser, et d’écrire, est indéniablement influencée par cette immersion dans le milieu et la pensée anglophone.
Quelle place occupe la lecture dans votre quotidien ?
Les livres m’entourent depuis mon enfance. À 7 ans, je ne me levais pas le dimanche matin avant d’avoir lu au moins deux livres et mes parents devaient se résoudre à m’arracher les ouvrages des mains tard les soirs d’école. De tous mes déménagements, villes et pays, ils sont la seule chose que j’ai toujours gardée. J’ai une préférence marquée pour la littérature contemporaine, française comme étrangère. J’aime aussi énormément la bande dessinée. En ce moment, c’est la non-fiction qui occupe une place omniprésente dans mon quotidien. Tout ce que j’apprends nourrit mon imaginaire et fabrique peu à peu les pièces du puzzle de mon prochain roman.
Avez-vous des habitudes de lecture : un endroit préféré, un rituel ?
Je m’installe soit à mon bureau avec une bougie et un bouquet de fleurs fraîches, soit sur le canapé de mon salon, près de la baie vitrée qui donne sur le jardin. J’aime les endroits sereins, calmes et lumineux. Avant de m’installer, je choisis soigneusement le thé qui accompagnera ma lecture.
En vacances, je lis sur liseuse. Je préfère lire sur papier mais j’aime encore plus voyager léger.
Votre récent coup de cœur littéraire et pour quelles raisons?
« Couleurs de l’incendie » de Pierre Lemaître, pour son humour, sa plume magnifique et la fantaisie rafraîchissante de ses personnages.
L’écriture c’est quoi pour vous ? Que vous apporte-t-elle ?
L’écriture est pour moi un moyen de communiquer et de rassembler. Quels que soient nos vies et les chemins que nous avons empruntés, il y a des thématiques universelles auxquelles nous sommes tous confrontés. Parler de ces choses auxquelles nous avons fait ou ferons tous face est un moyen pour moi de dire que nous sommes tous dans le même bateau et que nous pouvons le naviguer ensemble.
L’écriture est pour moi un acte de partage mais aussi un moyen de me recentrer et de voir où j’en suis dans mon cheminement personnel. Enfin, depuis que ma langue principale est devenue l’anglais (c’est terrible mais on oublie sa langue maternelle…), écrire est devenu un moment personnel privilégié, un pont solide qui me relie au français que je traverse désormais quotidiennement.
Avez-vous de nouveaux projets en cours ?
Oui, je travaille actuellement sur mon second roman.
Un dernier mot pour les lecteurs de jadorelalecture.com pour finir ?
Oui, un de mes mantras : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin». Croyez en vos rêves !