Le résumé
Après la découverte d’Alice et de sa famille dans le Livre 1 et l’escapade irlandaise du Livre 2, Douglas Kennedy nous ramène aux États-Unis dans le Livre 3, entre New York et Boston, sur les traces d’une Alice dévastée, en quête désespérée d’une forme de sérénité.
Sous le choc du drame advenu à Dublin, Alice est rentrée aux États-Unis. En rupture avec sa mère, elle quitte la maison familiale et trouve refuge dans le minuscule appartement de son ami Duncan à New York. L’heure est à la résignation : elle accepte un poste d’enseignante dans une petite université progressiste du Vermont et multiplie les allers-retours à New York. Retrouver le goût des autres, simplement de la vie, c’est tout ce qu’elle cherche.
Mais comment trouver la paix dans une période ou tout n’est que changement ? Il lui faudra un dernier choc, esthétique, naturel, fondamental, pour réaliser que la vie est une succession d’incertitudes, une symphonie du hasard qui vaut le risque d’y prendre part.
Mon avis
J’ai plongé avec délectation dans ce troisième volet de la fresque familiale des Burns. Décidément, Douglas Kennedy a un véritable don de conteur et il vous emporte littéralement à travers les années 70 puis 80 dans cette troisième étape des tribulations de la famille Burns.
On retrouve Alice, évidemment plus meurtrie que jamais après le cauchemar qu’elle a vécu à Dublin. Elle est rentrée aux Etats-Unis pour se reconstruire mais l’on s’en doute la sérénité n’est vraiment pas le fort des Burns. Elle part donc loin d’eux et se reconstruit peu à peu, surtout grâce à ses amitiés indéfectibles. Duncan et Howie restent les fidèles alliés de cette jeune femme qui erre pour se reconstruire. Elle se cherche professionnellement, bien que brillante. Un temps enseignante, elle reprend confiance et peu à peu renoue avec une vie citadine.
Et puis progressivement, elle reprend pied, s’attache à Toby… sans vraiment s’attacher. Le clan Burns est toujours aussi survolté et c’est peu dire que la tempête va les submerger. La culpabilité est omniprésente dans ce troisième volet, tant dans l’histoire du couple parental que dans la vie des enfants.
Alice entretient depuis toujours des relations plus que difficiles avec sa mère. Pourtant Alice tente tant bien que mal de rester un pilier dans cette famille même s’ils l’ont parfois malmenée. Elle tentera même de les réunir au plus fort de la tourmente annoncée.
Dans ce troisième opus, Douglas Kennedy creuse la personnalité des deux frères d’Alice, Peter et Adam. L’on s’aperçoit que chacun a besoin de s’affirmer, d’exister loin du moule parental… même aux dépens des uns et des autres.
L’histoire familiale avec la grande Histoire
Chacun évolue avec l’Histoire des Etats-Unis en fond de toile. Jimmy Carter, Reagan, un court passage avec Trump. Douglas Kennedy décrit aussi très bien l’heure de gloire des Golden boys de l’époque au travers du parcours fulgurant d’Adam. Politique, économie qui bascule, tout y est dans cette saga.
Mais surtout on découvre les ravages que commençait à faire le sida dans une époque où l’homosexualité était encore bannie, cachée. Douglas Kennedy continue dans ce roman de décrire la société américaine, de décortiquer les jeux politiques, les puissances financières au travers d’une famille bien ancrée dans ces manoeuvres.
Bref un troisième livre addictif et que dire de cette dernière ligne « A suivre… » Je n’avais juste pas envie de quitter les personnages de Douglas Kennedy.
Les deux précédents volets de cette saga