Hazel de Sarah Koskievic est à double tranchant. Vous aimez ou vous détestez. Mais le roman vous marquera, à n’en pas douter.
Hazel de Sarah Koskievic est comme écrit sur le fil. Celui de la vie d’Hazel justement, cette jeune femme qui va mal depuis… toujours. Elle se consume à petits feux ou plutôt à coups d’autodestruction consciencieuse et systématique. Elle a trente ans et porte sur le corps les marques, multiples de son mal-être. Depuis l’adolescence, elle tente de mettre fin à ses jours et son corps en témoigne.
Toujours mal dans sa peau, elle enchaîne les histoires d’un soir, sans lendemain. Romain, son plus proche ami, a lui aussi la même attitude, il prend et jette les femmes comme des mouchoirs.
Hazel et Ian : une collision brutale
Puis Hazel rencontre Ian. » Un coup de foudre entre eux ? J’y crois pas une seconde. C’est une collision. Tout était joué d’avance. Leur histoire avait pas commencé qu’elle était déjà finie « .
Un homme comme elle en rêve mais aussi un homme qui la manipule, la fait souffrir, la prend et la laisse sans nouvelle. Hazel s’accroche à Ian comme à une bouée qui parvient à l’extraire de sa vie faite uniquement d’autodestruction. Il est a priori marié et n’a aucune intention de changer son statut. Il ne donne donc à Hazel que des bribes qu’elle s’empresse de saisir. Car elle devient vite accroc de Ian. S’ensuit une relation toxique qui la mine et l’anime tout autant. Hazel est plus que sur le fil mais elle ne consomme plus d’autres hommes.
L’emprise
Sarah Koskievic décrit parfaitement bien avec sa plume au scalpel cette dépendance qui s’infiltre, cette emprise que tisse Ian qui a saisi la fragilité d’Hazel, en use et en abuse. L’auteure dresse également en quelques phrases bien senties un vision du couple « C’est ça être un vieux couple. Limiter les efforts, ne pas avoir peur que l’autre vous voie tel que vous êtes vraiment. Plus besoin de se dissimuler derrière un masque, de prétendre être quelqu’un d’autre. Fini l’esbroufe, nique le strass et les paillettes. Vérité nue, lumière crue. «
L’auteure rythme son roman et la lecture avec une bande-son puisque chaque chapitre porte un titre de chanson.
Une narration addictive
Hazel de Sarah Koskievic raconte cette vie en alternant les points de vue. Le roman s’écoule de page en page tantôt par la voix d’Hazel, tantôt par la voix de Romain ou encore par celle d’autres personnages. Chacun est d’ailleurs très travaillé, très fouillé.
L’auteure met en scène un univers plutôt glauque. L’ambiance est pesante. Et j’avais sous les yeux comme les images d’un film.
Le roman est beaucoup dans la description. L’auteure creuse le sillon de chaque personnage, de ses émotions et surtout de la vie d’Hazel. Un portrait détaillé de la jeune femme. J’ai trouvé cette narration très addictive ainsi que l’histoire. Le récit d’une passion incandescente, d’une histoire tranchante. Une plume singulière et addictive. J’ai beaucoup aimé ce style où l’on a l’impression d’être aux côtés d’Hazel, de Romain, de Ian. On lit parfois du langage parlé, ce qui apporte aussi de l’authenticité. C’est vivant, tranchant, rythmé.
J’ai trouvé très habile cette fin de l’histoire. Surprenante. Étonnante. Mais je n’en dis pas plus.
4e de couverture
Hazel est éblouissante.
Hazel est brisée.
Hazel enchaine les relations d’un soir.
Dans ses veines coulent le vitriol et la fureur.
Et puis.
El puis, elle rencontre lan
Elle, princesse du cynisme, décide de croire en cet amour qu’elle n’a vu que sur les comptes Instagram de ses copines, triptyque coup de foudre/mariage/compte-joint.
Au rythme du Paris nocturne et des fumoirs de boîtes de nuit, ces deux trentenaires se télescopent dans une histoire d’amour toxique. Jusqu’à sa fin, inattendue.
« Un coup de foudre entre eux ? Non, c’était une collision ».
La fiche du roman
- 25 août 2023
- Éditions de la Martinière
- 130 x 200 mm
- 192 pages