Les jours heureux ne s’oublient pas et tant mieux ! Place au père et surtout à la relation père-fils dans ce très beau roman de Gavin’s Clemente-Ruiz.
J’ai découvert Gavin’s Clemente-Ruiz avec son superbe Club des feignasses. Depuis, même si ses romans sont rares, je les ai tous appréciés. Je dirais que Les jours heureux ne s’oublient pas est une sorte de road-trip émotionnel. On se laisse embarquer aux côtés de Gontran qui débarque en Espagne et retrouve son père, veuf esseulé qui se laisse quelque peu aller. Le fils décide de le soutenir et de l’aider à s’affranchir d’un passé dont il ne parvient pas à se détacher. Surtout ce veuf à la dérive ne parvient pas à combler un grande vide dans son existence. Celui qu’a laissé sa défunte épouse, cette femme que l’un et l’autre ont tant aimée.
J’ai aimé remonter le fil de leur histoire commune et surtout j’ai aimé que l’auteur décortique la relation entre un père et son fils. Il s’intéresse certes à Gontran et son père mais également à Gontran et son propre fils.
J’ai trouvé ce roman magnifique, plein de pudeur. Il tisse la toile d’une relation père-fils peu commune, il qualifie la place du père quand la relation mère-fils était tellement fusionnelle. Comment ce père pouvait-il exister un peu ? Gontran se découvre également au fil de ce road-trip en terres espagnoles.
Entre père et fils, les jours heureux ne s’oublient pas
Les jours heureux ne s’oublient pas questionne aussi la relation de couple, la relation à l’autre, la place qu’on lui accorde. Et évidemment, l’auteur aborde le deuil, comment on apprend au fil du temps à laisser l’autre partir, à vivre avec son absence, à ouvrir son coeur peut-être à nouveau. Ce roman constitue pour moi le chemin de Gontran et de son père pour mieux apprendre à se connaître intimement, s’aimer aussi tous les deux mais aussi chacun pour soi. Une belle leçon de vie en somme.
Comment chasser une fin de vie douloureuse de sa mémoire pour ne conserver que les bons souvenirs, les jours heureux ?
Sur ce chemin, le temps de quelques jours ensemble, Gontran, son père, son fils apprennent à laisser affluer les bons souvenirs. Gontran remonte de le fil de son histoire. L’enfant de 39 ans qu’est finalement Gontran apprend à découvrir qui étaient ses parents véritablement, leur histoire, leur couple. Un socle pour l’aider à se construire lui-même et à scruter son propre couple ainsi que sa relation avec son fils.
Les jours heureux ne s’oublient c’est un roman avec de la résignation, de l’agacement, un peu d’humour aussi quand même (l’urne posée à côté du grille-pain, il fallait y penser) et surtout beaucoup d’amour ! La plume est fine, délicate, pudique. À lire absolument !
4e de couverture
Comment vivre pleinement sans renoncer aux souvenirs ?
Lorsqu’il débarque en Espagne, où son père est censé avoir refait sa vie, Gontran découvre un veuf esseulé, écrasé par le poids des souvenirs. Le fils décide d’aider le père. Mais comment le soutenir et combler le vide laissé par la femme qui rendait à l’un et à l’autre la vie si extraordinaire ?
Une formidable ode à la vie et aux moments heureux qui ne s’oublient pas !
La fiche du roman
- 5 avril 2023
- Éditions Albin Michel
- 140 x 200 mm
- 208 pages
À propos de Gavin’s Clemente-Ruiz
Actuellement secrétaire général du Guide du Routard, chroniqueur sur Europe 1, Gavin’s Clemente Ruiz est aussi romancier.
Après le succès de La divine comédie de nos vies, il signe un roman tendre, drôle et sensible sur la perte et la renaissance.
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