Rita 75 est un récit né de la plume d’une auteure anonyme… Le mystère reste entier mais le récit est rafraîchissant, empli d’humour et d’auto-dérision. Une leçon de vie aussi et une sacrée force de résilience. Lisez-le !
Rita 75 : aucun résumé. Seulement une phrase sur la 4e de couverture : « À mes enfants qui, j’espère, ne liront jamais ce livre ».
J’ai, ri. Oui, j’ai franchement ri en lisant ce récit. J’étais assise dans un wagon de TGV et je me suis dit que mes voisins allaient penser que j’étais un peu barjot de rire comme ça.
Pourtant, je ne pouvais pas m’en empêcher en lisant les mots de Rita 75 de glousser. Je ne vais pas pouvoir vous expliquer concrètement de quoi parle le récit au risque de tout spoiler et ce serait trop dommage. Alors je préfère préserver son mystère et vous inciter à aller vous procurer ce livre.
Rita 75 : humour et auto-dérision
Il est rafraîchissant, empli d’humour et d’auto-dérision. Anonyme est en plus, très franchement, dotée d’une sacrée bonne plume. Son écriture est précise, fine et en même temps sensible.
Elle écrit et décrit avec beaucoup d’humour et dédramatise à merveille une situation plutôt dramatique. En quelques mots, c’est le récit de vie d’une femme, victime d’un AVC. Elle se reconstruit physiquement très progressivement dans un centre de rééducation. Je n’en dirai pas davantage pour ne rien spoiler.
Alors pour compenser cet avis somme toute un peu succinct, je vais partager ce que j’ai apprécié dans ce livre et qui fait toute la force de ce récit. L’auteure laisse une grande place à notre imaginaire car nous ne connaissons pas l’auteure, donc nous ne pouvons pas supposer ceci ou cela. Elle dresse le portrait d’une femme, victime d’un AVC, une femme à l’aube de la cinquantaine. Cette femme a plus que tout envie de rester Femme malgré cet accident de la vie. Un femme qui est bien ancrée dans notre société actuelle et ses usages. Elle ne veut pas être résumée à un corps qui ne répond plus totalement au plan physique alors que son esprit lui est tout à fait alerte. Même si le corps ne suit pas, l’esprit, les pensées, la réflexion sont opérationnels.
L’humour pour oublier temporairement sa condition
Alors elle décrit un quotidien et des envies. Elle décrit ces patients parmi lesquels elle se reconstruit et se sent forcément bien loin d’eux. Des patients, fragiles, fragilisés, devenus dépendants qui ont peut-être parfois comme elle, une bonne grosse envie de transgresser les interdits. Elle se sent enfermée dans ce quotidien rythmé par des exercices avec un kiné, de soins et finalement de beaucoup de solitude. Elle vit dans la dépendance, dans un état qui la contraint à voir sa liberté diminuée. C’est insupportable. Pour pallier cela, elle va… et là vous devrez lire le récit pour le découvrir. Eh oui, je sais ménager mon suspense hein ?
L’humour et sa plume sont ses armes et ses meilleurs compagnons pour relever la tête et ne pas s’appesantir sur son malheur. Elle va en user et faire rire son lecteur à grands éclats. J’ai adoré sa finesse pour décrire son état et tout ce et ceux qui l’entourent. Là où on pourrait pencher vers la pitié, c’est tout l’inverse. J’ai été totalement scotchée par son humour délirant en toutes situations. Et surtout j’ai ri et ça fait un bien fou !
Rita 75 n’est pas une moquerie. C’est un récit de vie, un récit qui choisit la vie et non l’apitoiement ou le repli. Je dis BRAVO tout simplement et j’aimerais vraiment pouvoir rencontrer cette personne. J’imagine que ce récit est autobiographique, vu la phrase posée en quatrième de couverture. Cette personne a un talent fou. Vivement son prochain livre !
Le mot des éditions Plon
À mes enfants qui, j’espère, ne liront jamais ce livre.
Ce livre ne se raconte pas. Ne se résume pas. Vous comprendrez pourquoi.
La fiche de Rita 75
- 9 mars 2023
- Éditions Plon
- 130 x 200 mm
- 224 pages
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Je précise que ces romans parlent de résiliences mais ne traitent pas exclament des mêmes sujets.
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