Avec Les démons de Berlin, Fabiano Massimi nous transpose à Berlin du jeudi 23 au lundi 27 février 1933. Le temps d’une enquête foisonnante dans les méandres du pouvoir allemand, entre nazisme, communisme et luttes intestines parmi les proches d’Hitler. Passionnant et j’ai adoré retrouver les policiers Sauer et Mutti, découverts dans L’Ange de Munich.
Fabiano Massimi nous entraîne dans une enquête touffue sur les traces de Rosa Rach (connue sous le nom de Rosa Weiss) membre de la résistance. Le lecteur retrouve Siegfried Sauer devenu Peter Rach, d’abord réfugié à Vienne mais qui bien vite va retrouver l’Allemagne pour partir sur les traces de sa bien-aimée Rosa qui l’a abandonné dans L’Ange de Munich car elle voulait s’engager contre le pouvoir montant d’Hitler.
Un thriller à la veille d’un tournant historique en Allemagne
Encore une fois sur fond d’Histoire, l’auteur nous embarque dans une enquête de police. Manipulations, tractations politiques… Sauer ne sait plus à qui faire confiance. Le roman vous emporte littéralement dans une enquête foisonnante dans un pays qui basculera quelques années plus tard dans la Seconde Guerre Mondiale.
En trame de fond, Fabiano Massimi décrit une nouvelle fois Hitler et ceux qui faisaient partie de sa garde rapprochée : Joseph Goebbels, conseiller d’Hitler, Heinrich Himmler, chef de la SS, la garde d’Hitler, Hermann Göring, président du Reichstag, Reinhard Heydrich, chef du SD (les services secrets nazis) et Wilhem Frick, ministre de l’Intérieur. Les uns filoutant ou en tout cas, tentant d’être toujours plus haut dans l’échelle du pouvoir. D’autres personnages du roman ont véritablement existé mais personnellement je ne les connaissais pas : Rudolph Diels, un personnage diabolique, Putzi Hanfstaengl, Marinus van der Lubbe, bouc émissaire que l’on rendit coupable de cet incendie… Le roman lui est d’ailleurs dédié.
Les Démons de Berlin : un roman dense, foisonnant et haletant
Attention, vous devrez rester attentif pour ne pas vous perdre car le roman est émaillé d’une foule de personnages, tantôt issus de l’imagination de l’auteur, tantôt ayant bien existé dans cette époque plus que mouvementée.
L’auteur retrace très bien également les dissensions au sein du peuple allemand, ceux qui adhéraient à l’idéologie d’Hitler et ceux qui se montraient plus rétifs voire carrément en opposition. Mais alors, mieux valait ne pas montrer son jeu et surtout son véritable visage !
Dans Les démons de Berlin, Fabiano Massimi nous décrit la haute société berlinoise, les clubs de nuit, la prostitution… Il fait même apparaître de façon fugace Josephine Baker.
L’intrigue est située juste avant l’incendie du Reichstag, un élément qui marqua un tournant décisif dans la montée du nazisme. Les démons de Berlin entremêle une enquête de Sauer et ses alliés pour retrouver Rosa. Cette recherche les mène sur les traces d’un mystérieux meurtrier qui assassine Les Innocentes, des jeunes femmes, qui ressemblent trait pour trait à Rosa. Mais une autre enquête s’entremêle à celle-ci : essayer de remonter la piste des auteurs du fameux incendie du Reichstag, le siège Parlement allemand au soir du 27 février 1933. Et vous l’aurez compris, nos enquêteurs jouent une course contre la montre. Le roman est dense, foisonnant et haletant.
La duplicité des uns et des autres
Qui est avec qui ? Qui soutient qui ? En qui avoir confiance ? Votre cerveau ne sera pas au repos durant cette lecture tout comme Sauer ne dormira jamais sur ses deux oreilles… La duplicité est reine dans cette période de l’Histoire plus que troublée.
J’ai beaucoup aimé l’introduction de Johanna, un personnage agent féminin qui apporte une touche inédite dans cette histoire au coeur de l’Histoire. Les démons de Berlin reste un roman même s’il est encore une fois, parfaitement documenté au plan des faits historiques. Mais concernant cet incendie du Reichstag, l’auteur imagine sa version de ce qui conduisit à cet événement.
Vous l’avez compris, mieux vaut avoir lu L’Ange de Munich avant de vous lancer dans les Démons de Berlin. Mais ce second roman reste tout aussi passionnant.
4e de couverture Les Démons de Berlin
Après L’Ange de Munich, Fabiano Massimi orchestre un thriller haletant autour d’une tragédie qui a changé le cours de l’Histoire : l’incendie du Reichstag.
Sigfried Sauer, ancien commissaire de la police de Munich, est appelé d’urgence à Berlin : Rosa, la femme qu’il aime, a disparu après avoir rejoint la Résistance. Dans une ville en proie à un climat politique d’une violence extrême depuis qu’Adolf Hitler a été nommé chancelier, où jeux de pouvoir et rumeurs d’attentats se multiplient, une sordide affaire inquiète la police : des jeunes femmes sont assassinées et défigurées. Sauer, terrifié à l’idée de découvrir Rosa parmi elles, se joint à l’enquête, sans imaginer où elle le mènera…
Lorsque, le soir du 27 février 1933, un incendie détruit le Reichstag, la tension monte d’un cran. Hitler et Göring désignent aussitôt les coupables – les communistes – avant de décréter l’état d’urgence et de prendre les rênes du pays.
Mais qui est réellement à l’origine de l’attentat ? Y a-t-il un lien entre la série de meurtres et cet acte criminel ? Nul ne le sait.
Sauf, peut-être, Sauer.
La fiche du roman
- 1er février 2023
- Éditions Albin Michel
- 150 x 220 mm
- 480 pages
Des romans à la même période
- L’Ange de Munich de Fabiano Massimi
- Sur les ailes de la chance de Georgia Hunter
- Le goûteuse d’Hitler de Rosella Postorino
- Un parfum de rose et d’oubli de Martha Hall Kelly
- Libre d’aimer d’Olivier Merle
- La vie secrète d’Elena Faber de Jillian Cantor