Mon coeur a explosé ! J’ai adoré La déraison d’Agnès Martin-Lugand. » Je t’aime un peu… beaucoup… passionnément… à la folie… pas du tout… » Vous connaissez forcément cette ritournelle. La déraison ? Un manque de raison, de jugement… La folie ! Aimer jusqu’à la déraison…
La déraison d’Agnès Martin-Lugand, ce nouveau roman m’a émue aux larmes. Dès les premières lignes, j’ai été saisie. Les phrases sont courtes, incisives. Elles vous plongent tout de suite dans la vie de Madeleine. Le rythme de lecture s’est imposé. J’ai lu et tourné les pages le coeur chargé. Je savais où conduirait le roman et les dernières pages. L’auteure n’en fait pas mystère.
Ses phrases courtes vous harponnent, emprisonnent votre coeur pour peu que vous soyez sensible comme moi… Ses chapitres courts aussi » quelque part « , » autre part « , » à l’est de la plage « , » à l’ouest de la plage « … L’auteure alterne les points de vue. Je n’en dirais pas davantage au risque de trop en dévoiler.
La déraison : une mère et sa fille au crépuscule de la vie
Madeleine est en train de s’éteindre et elle décide de consacrer tout son temps à sa fille de 18 ans, Lisa. Madeleine ne veut pas avoir de regret, elle veut avoir tout dit à sa fille, cet être qu’elle aime plus que tout. Aucun secret ne soit subsister. Sa fille devra vivre en ayant tout su de sa mère. Surmonter l’absence est déjà suffisamment difficile.
Sur ce chemin, elle est entourée de Vasco, son ex-époux, confident et meilleur ami. Ils ont été inséparables mais se sont rendus compte qu’ils ne s’aimaient pas avec un grand A. Néanmoins, ils se sont toujours respectés et ont poursuivi leur vie côte à côte, présent l’un pour l’autre mais sans cette relation charnelle.
Joshua, un homme détruit par la déraison ?
Joshua… Un homme détruit, alcoolique, en proie à ses démons les plus enfouis. Il ne vit pas, il survit, il erre. Autrefois compositeur et pianiste de renom, il a tout abandonné. Réfugié dans sa maison au bord de l’océan, il voudrait en finir mais il en est incapable. Nathan son fils est là qui veille sur lui, son ange-gardien.
La plume d’Agnès Martin-Lugand est délicate mais aussi dure pour décrire cette histoire qu’elle met sous nos yeux. On perçoit sans mal toutes les émotions qui traversent les personnages. Leur souffrance incommensurable. C’est douloureux mais tellement bien écrit et décrit.
J’ai eu la gorge nouée du début à la fin, les larmes perlaient dans mes yeux. Inévitable avec un tel roman ! Il m’a prise aux tripes, j’ai été totalement submergée par une vague d’émotions.
Chapitre après chapitre, l’auteure déroule le fil de leur histoire. Mais quelle histoire ? Vous allez apprendre à connaître Madeleine, ce qu’elle est, ce qu’elle fut… Ce sera la même chose avec Joshua, cet homme torturé qui semble avoir renoncé au bonheur.
Cette déraison m’a émue aux larmes
J’ai été totalement chamboulée par ce roman. Il évoque de façon délicate et douloureuse, car la mort rôde, l’amour entre une mère et une fille. Un amour si fort, si doux, si immense… Je me suis reconnue car je suis moi-même maman. Cet amour est inconditionnel et fait complètement exploser mon coeur.
La relation charnelle, l’odeur de son enfant, son regard, ses sourires, ses expressions que l’on connaît parfaitement… Agnès Martin-Lugand le décrit si bien et avec tellement de délicatesse.
Agnès Martin-Lugand évoque finalement différentes façons d’aimer. Avec retenue, avec emphase, avec passion… l’amour filial, entre parent et enfant, entre frères et soeurs, entre amants, entre amis…
Et ce roman c’est une ode à l’amour avec un grand A. Celui qui ferait soulever des montagnes, battre le coeur jusqu’à la déraison… Exister pour l’autre, à travers l’autre. Se noyer dans son regard, se laisser aller complètement avec l’autre, être protégé par l’autre. Bref AIMER !
Puissance, délicatesse, bonheur incommensurable, chagrin inconsolable, intensité, passion, tendresse… voilà les mots qui me viennent à l’esprit après avoir refermé ce sublime livre.
Que vous dire de plus ? Rien ! Lisez ce magnifique roman, La déraison d’Agnès Martin-Lugand. Vous allez souffrir, aimer, pleurer… être ému tout simplement.
Quatrième de couverture
» Comprendrait-elle la déraison, le Grandiose destructeur que j’avais vécu et qui m’avait changée à jamais ? »
Une femme aux portes de la mort.
Un homme incapable d’en finir avec la vie.
Leurs deux voix s’élèvent tour à tour pour nous confier leur histoire, leur maux, leurs démons et plus que tout l’amour fou.
Un amour qui inspire, réunit et sauve autant qu’il a pu détruire et séparer.
La fiche du livre
- 24 mars 2022
- Éditions Michel Lafon
Bah dis donc… Ça donne envie. Merci à toi. 🙏❤️