La méthode Molotov des 2Fred, un roman écrit à quatre mains. Un cocktail détonant avec une galerie de personnages hauts en couleurs. Une découverte que j’ai beaucoup appréciée.
La méthode Molotov revêt son originalité par son écriture à quatre mains sans que l’on soupçonne laquelle des 2Fred (Frédérique Le Romancer et Frédérique Martin) prend la plume.
Le ton est drôle et piquant. La lecture rythmée par des touches d’humour, des répliques bien senties ainsi qu’une palette d’émotions. Le roman vous emporte en un rien de temps. Le sujet est très actuel. Il nous touche, nous les femmes qui, bien souvent, nous oublions pour mieux faire le bonheur de nos proches.
L’histoire démarre sur les chapeaux de roue : Pétronille part en vrille. Elle parvient au trop-plein après une énième remarque de son époux. Elle, la quadra rangée, dévouée à son mari et ses enfants, envoie tout valdinguer. Sans réfléchir, elle prend le volant de sa Mini et avale les kilomètres sans but précis. Elle a juste envie de respirer, de ne penser qu’à elle pour une fois.
La méthode Molotov : apprendre à se connaître
Mais voilà, la nuit tombe et Pétronille qui a largué les amarres sur un coup de tête se retrouve au milieu de nulle part, sans réseau téléphonique et en panne sèche. Surgit alors Jeanne, octogénaire qui lui offre l’hospitalité.
Pour Pétronille, c’est le choc des cultures. Jeanne dirige une maison dans laquelle elle recueille depuis des années des êtres en détresse. Ici, pas de téléphone portable ni d’internet, une galerie de personnages hauts en couleurs dont Jeanne et la fameuse Molotov ! Excentricité, solidarité et humanité sont les maîtres-mots de cette histoire.
J’ai adoré ces femmes de générations différentes qui vivent sous le même toit sans oublier Bassem, un réfugié. Chacun panse à sa manière ses blessures intimes. Aucun ne s’épanche. Tout est dans la pudeur et dans les non-dits. Il n’en reste pas moins que chacun a souffert ou souffre à sa façon.
Un cocktail d’humour et de tendresse
Les dialogues sont vraiment aux petits oignons. Ce qui prime ici c’est l’entraide, sans jugement. Peu à peu, Pétronille renaît dans cette existence simple. Elle se fait sa place et réapprend à se connaître, à creuser ses envies profondes. Finalement elle se trouve.
Sous ses airs rudes, Jeanne déborde de tendresse et de bienveillance. Pétronille découvre une nouvelle vie au Refuge. Elle rencontre des êtres sans artifice mais profondément généreux. Voilà qui la fait réfléchir sur sa propre existence.
Un passage savoureux également quand les auteures dressent un portrait piquant des voisins qui ont créé leur centre de bien-être…
J’ai vraiment aimé ce roman. Servi par deux plumes drôles et piquantes avec des scènes vraiment cocasses, il revêt aussi un caractère bien plus profond. Il interroge chacune sur sa vie. Une pause loin de toute agitation bénéfique à Pétronille !
Un roman frais, empli d’humour et de tendresse. Je vous le recommande.
Quatrième de couverture
À l’aube de la quarantaine, Pétronille étouffe dans son rôle de mère au foyer. Après une remarque de trop, les dernières digues lâchent et elle s’enfuit à bord de sa Mini : qu’ils se
débrouillent ! Mais à la nuit tombée, c’est la panne sèche au milieu de nulle part.
Jeanne, quasi octogénaire, dirige le Refuge, un lieu d’accueil pour les âmes en détresse. Depuis la mort de sa compagne, elle n’a plus goût à rien : Au diable, les gens ! En rentrant chez elle, à travers bois, elle tombe sur Pétronille.
Entre celle qui tourne en rond et celle revenue de tout, l’amitié n’a rien d’évident. Si on y ajoute La Molotov et une galerie de personnages hauts en couleur, la rencontre est pour le moins… explosive !
La fiche du livre
- 7 octobre 2021
- Éditions Michel Lafon
- 288 pages
- 140 x x220 mm
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