Un tesson d’éternité fait partie de ces romans qui vous chamboulent. Un roman percutant, tranchant, qui frappe fort et marque votre esprit pour un moment. Remarquable !
Un tesson, c’est un débris d’un objet en verre ou en céramique. Souvent un tesson, c’est coupant… Un tesson d’éternité de Valérie Tong Cuong, c’est un petit morceau, un roman à la plume tranchante qui vient se ficher pour longtemps dans l’esprit du lecteur. Un roman que j’ai lu comme en apnée, d’une traite. Un tesson d’éternité, c’est l’histoire d’une vie qui bascule irrémédiablement. C’est aussi l’histoire d’une mère et son amour inconditionnel pour son fils.
Ce tesson, c’est l’histoire de la chute d’une famille. La plume de l’auteure se fait aussi dure et tranchante que peut l’être un tesson. Elle nous raconte ce tourbillon dans lequel Anna se retrouve propulsée du jour au lendemain. Et on va vivre, grâce à la magnifique plume de Valérie Tong Cuong, toutes les émotions par lesquelles Anna est emportée.
Cette Anna, pharmacienne, elle avait si bien réussi et elle avait si bien cadenassé sa vie et son passé…
Un tesson d’éternité : grain de sable dans la réussite sociale
Anna s’est fondue dans un moule, celui de la réussite sociale, celui des origines de mon époux et celui de sa nouvelle vie. Elle ne se retourne pas. Plutôt elle savourait sa réussite, acquise après des efforts et à la force du travail.
Son fils Léo est aux portes de la vie étudiante. Chemin tracé dans une école de renom une fois qu’il aura passé son bac, le sésame. Anna, tout comme son époux Hugues et leurs amis sont fiers de leurs enfants, de leur réussite.
Une famille, installée dans la bonne société qui entretient les bonnes relations pour s’assurer une vie confortable. Un mari, un fils aimant et une mère. Mais voilà que tout vole en éclats quand, au petit matin, on tambourine à leur porte.
Léo est menotté et placé en garde à vue sous les yeux effarés de ses parents. Et il suit les gendarmes…
Une famille fracassée
Et là le doute s’installe et les réactions divergent. Pour Anna, Léo ne peut être qu’innocent. Puis peu à peu, les attitudes changent. Et si… Le couple se fissure. Anna se mure dans les silences mais elle défend envers et contre tous son fils, ses entrailles.
Le roman questionne beaucoup sur la culpabilité, sur les origines, sur l’éducation aussi. Le roman c’est aussi le parcours et la vie tragique d’Anna.
Anna qui a réussi à s’élever dans la société se voit rabaissée, humiliée, niée, ignorée…
Les personnages sont très bien construits et parfaitement crédibles, chacun dans son rôle. Ils sont tiraillés entre ce que l’on attendrait d’eux et ce qu’ils sont vraiment au plus profond d’eux-mêmes.
Dans ce nouveau roman, Valérie Tong Cuong saisit son lecteur dès les premières lignes et elle ne le lâche plus. Sa plume emplie de sensibilité nous fait vivre au rythme de la chute d’Anna et de sa famille. Elle nous prend complètement aux tripes. Elle nous fait souffrir autant qu’Anna.
Un tesson d’éternité, même si le roman se lit au rythme d’un thriller haletant, reste surtout un sublime portrait de femme. Un roman fort et qui marque bien après avoir refermé le livre. Je vous le recommande vivement !
La fiche du livre
- 18 août 2021
- Éditions JC Lattès
- 300 pages
- 130 x 205 mm
Quatrième de couverture
Anna Gauthier mène une existence à l’abri des tourments entre sa pharmacie, sa villa surplombant la mer et sa famille soudée.
Dans un climat social inflammable, un incident survient et son fils Léo, lycéen sans histoire, se retrouve aux prises avec la justice. Anna assiste impuissante à l’écroulement de son monde, bâti brique après brique, après avoir mesuré chacun de ses actes pour en garder le contrôle.
Qu’advient-il lorsqu’un grain de sable vient enrayer la machine et fait voler en éclats les apparences le temps d’un été ?
À travers un portrait de femme foudroyant d’intensité et d’émotion, Un tesson d’éternité remonte le fil de la vie d’Anna et interroge en un souffle la part emmurée d’une enfance sacrifiée qui ne devait jamais rejaillir.
❤️
Outch. Ça c’est de la chronique. Déjà que « par amour » secouait bien la pulpe. Celui là a l’air un degré au dessus. Merci à toi. Je note. 🙏😘
Merci infiniment