Dans Ce qu’il faut d’air pour voler, Sandrine Roudeix dissèque la relation mère-fils. La distance qu’il faut à un moment mettre dans cette relation si forte, si fusionnelle parfois. Quelle place pour que l’un et l’autre s’épanouissent sans s’étouffer. Et… le syndrome du nid vide, comment le vivre pas trop mal ?
Coup de coeur pour ce roman. Je remercie d’ailleurs chaleureusement l’auteure de m’avoir proposé cette lecture. Elle plonge dans la relation mère-fils. Nul complexe d’Oedipe ici mais plutôt une incursion dans l’intime, la relation d’amour passionné d’une maman pour son fils.
Je crois que l’on peut aussi transposer le propos de Sandrine Roudeix sur une relation mère-fille. En tous cas, moi-même maman d’une fille, je me suis revue à de nombreux moments à la lecture de ce roman.
Sandrine Roudeix explore toutes les phases de la construction de son enfant, un fils. Du bébé attendrissant jusqu’à l’adolescent et enfin au jeune homme qui prend son envol. Du bébé qui se glisse dans le couple, même s’il ait attendu. Tous les équilibres valdinguent et chacun doit trouver sa place dans un nouveau trio. Pas toujours évident. Ici en plus, la narratrice envoie valdinguer son couple car elle ne vit pas du tout la parentalité et son nouveau rôle de mère comme le papa.
Ce qu’il faut d’air pour voler… ou prendre son envol
Repères qui diffèrent, éducation que l’on ne voit pas de la même manière. Un fossé se creuse dans le couple jusqu’à devenir irrémédiablement insurmontable. Séparation.
Et en parallèle une femme devenue maman qui remet aussi en question sa vie professionnelle. La maternité fait bouger toutes les lignes de son existence. Elle revoit sa vie, replace ses priorités différemment. Plus besoin d’un confort matériel pour être heureuse et pour que son bébé s’épanouisse. L’amour est là, profond, immense, à tout jamais un lien unique les unit.
Mère et fils, une relation où chacun a sa place. Même quand elle redevient femme, séductrice et fait entrer dans sa vie un nouvel homme. Mais le regard de son fils est plus important que tout. Elle met tout en oeuvre pour le préserver, pour continuer d’exister et… de briller peut-être dans ses yeux. Elle est l’unique : sa maman.
Dans ce roman, Sandrine Roudeix décrit des photos que jamais le lecteur ne verra. Mais elle dissèque la séparation mère-fils de la naissance à l’envol et l’émancipation de ce dernier.
Mère-fils : un amour inconditionnel
De la tendresse à toutes les pages et surtout une immense dose d’amour transparaît de cette plume. Sandrine Roudeix met à nu les sentiments quand son enfant quitte le nid.
La séparation est décrite, brute, difficile pour l’une, attendue et normale pour lui. Le nid vide, c’est brutal, douloureux, même si l’on s’y est préparé. C’est une douleur au plus profond des tripes d’une maman. Violent même dirais-je : oui c’est du vécu…
Il paraît que cette séparation est encore plus difficile entre une mère et son fils. L’auteure en tous cas nous permet de toucher un peu de ce qu’est cette relation mère-fils. Une plume juste, parfois crue mais toujours lucide. Un roman vraiment très bien écrit.
Quatrième de couverture
Que devient une mère quand son tout-petit s’en va ? En s’appuyant sur des photos de famille qu’on ne voit pas, Sandrine Roudeix traverse vingt ans de fusion et de défusion maternelles, démêlant les fils qui tressent la séparation inévitable d’une mère célibataire et de son garçon.
Dans un roman où affleurent à chaque page l’amour et la tendresse, où la grâce naît de la vérité et de la mise à nu toujours sincère et parfois crue des situations, elle interroge la manière dont une jeune fille devient femme en devenant mère et dresse le portrait lumineux d’une double émancipation.