Trois : ces trois êtres-là sont amis à tout jamais. Valérie Perrin n’a pas son pareil pour nous conter une histoire emplie d’humanité. Un troisième roman beau, sublime, magnifique… Les mots me manquent tant j’ai tout aimé. Une lecture addictive que je vous recommande vivement !
Le roman d’une amitié indestructible
» Trois à la vie et à la vie » écrit Valérie Perrin au début du roman. Nina, Etienne et Adrien, des prénoms anciens pour une amitié que nous conte l’auteure durant une période de trente ans. Et pourtant leurs prénoms ne connotent pas l’époque dans laquelle ils ont grandi… les années 90 !
Autant vous dire tout de suite que cette période-là a un fort écho dans ma mémoire puisque j’ai été ado au même moment. Donc toutes les références musicales m’ont forcément touchée ainsi que les ambiances si bien décrites.
Nina, Etienne et Adrien se rencontrent sur les bancs de l’école primaire et ne se quitteront plus ou presque. Ils sont trois comme les cinq doigts de la main, inséparables, complices. Ils sont indispensables les uns aux autres. Ils sont même essentiels les uns pour les autres.
Trois amis inséparables qui explorent l’enfance, l’adolescence, se confient tout ou presque… Ils vivent leurs premiers émois, le saut dans la vie adulte, les premières blessures ! L’amour qui construit puis peut parfois détruire aussi.
Aider et soigner les animaux pour se reconstruire
Ce troisième roman de Valérie Perrin aborde aussi la résilience de certains êtres, leur reconstruction. Joli chemin de vie que celui de Nina ou même celui de Lili, la responsable du refuge pour animaux.
L’amour de Valérie Perrin pour les animaux et son engagement en faveur de la cause animale transparaissent d’ailleurs très bien dans le roman. Mais d’une manière délicate et très bien amenée.
La délicatesse des êtres, le droit des femmes à disposer de leur corps sont également des thèmes forts dans ce roman, notamment au travers des personnages de Clotilde et Nina. L’auteure aborde aussi les erreurs de jeunesse qui peuvent conditionner toute une existence. Mais je ne vais pas rien vous dévoiler.
Trois : la nostalgie d’une époque
J’ai parlé plus haut de la bande-son. Elle apporte beaucoup au roman pour recréer l’ambiance si particulière de ces années 90. En effet, c’est une période où l’on grandissait dans la vraie vie en quelque sorte. Pas de réseaux sociaux, pas d’internet. Un téléphone filaire au bout duquel on faisait parfois le pied de grue !
Trois reste aussi le roman d’une jupette d’identité et d’affirmation de soi dans une époque où ce n’était pas simple de s’affirmer. Je crois que les parents et la société en général étaient plus sévères.
Le roman d’une illusion ou de désillusions aussi ? L’un des personnages cherche son véritable moi. Et tous trois ont beau être si proches, aucune d’entre eux n’avait deviné ou même soupçonné le mal-être si longtemps tu…
Une peinture de la société des années 90
Valérie Perrin nous offre enfin une galerie de personnages passionnants.
Nina, Etienne et Adrien, les trois personnages principaux évidemment. Mais autour d’eux, on découvre Pierre beau, le grand-père qui élève seul sa petite-fille, les Beaulieu parents d’Etienne, Louise sa soeur, Joséphine, la mère d’Adrien, une femme qui a elle aussi élevé seul son fils né d’une relation adultérine.
Et que dire d’Emmanuel ? Un personnage si charmeur, aimant et attentionné qui devient au fil du temps effrayant. Nina vit un véritable cauchemar… Mais là encore découvrez toute l’histoire par vous-même. Valérie Perrin aborde ici le thème de la domination dans la couple et comment on peut en réchapper. C’est vraiment très bien écrit.
Dans ce roman, Valérie Perrin dresse aussi un portrait d’une société où parfois on ne divorçait pas mais on entretenait sa double vie sans vergogne. Elle nous dépeint aussi une certaine société plus huppée à l’instar de la famille d’Emmanuel, à qui tout est dû et tout réussit. Une jeunesse dorée…
Cependant, au rythme des boums, des premières sorties, du Malibu ananas (oui oui j’en connais qui feront comme moi et se diront oh la la)… vous allez lire près de 700 pages sans avoir envie de quitter ces trois-là de 1986 à 2017.
Parce que l’auteure a une plume magnifique même quand elle aborde des sujets bien plus difficiles comme l’abandon d’un enfant, le cancer, la quête d’identité.
Alors en quelques mots ? Trois est un roman totalement addictif, beau, sublime, très réaliste et finalement bien ancré dans cette époque des années 90. Elle nous conduit habilement jusqu’à aujourd’hui aux côtés de Nina, Etienne et Adrien.
Quatrième de couverture
« Je m’appelle Virginie. Aujourd’hui, de Nina, Adrien et Etienne, seul Adrien me parle encore. Nina me méprise. Quant à Etienne, c’est moi qui ne veux plus de lui. Pourtant, ils me fascinent depuis l’enfance. Je ne me suis jamais attachée qu’à ces trois-là. »
1986. Adrien, Etienne et Nina se rencontrent en CM2. Très vite, ils deviennent fusionnels et une promesse les unit : quitter leur province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer.
2017. Une voiture est découverte au fond d’un lac dans le hameau où ils ont grandi. Virginie, journaliste au passé énigmatique, couvre l’événement. Peu à peu, elle dévoile les liens extraordinaires qui unissent ces trois amis d’enfance. Que sont-ils devenus ? Quel rapport entre cette épave et leur histoire d’amitié ?
Valérie Perrin a ce don de saisir la profondeur insoupçonnée des choses de la vie. Au fil d’une intrigue poignante et implacable, elle nous plonge au cœur de l’adolescence, du temps qui passe et nous sépare.
Ses précédents romans, Les Oubliés du dimanche et Changer l’eau des fleurs, ont connu des succès mondiaux, totalisant plus de deux millions d’exemplaires, traduits dans une trentaine de pays. En 2018, elle a été récompensée par le prix Maison de la Presse et le prix Choix des Libraires du Livre de Poche ; en 2019, par le prix des Lecteurs.
La fiche du livre
- 31 mars 2021
- Éditions Albin Michel
- 150 mm x 220 mm
- 672 pages
Bonjour ! Je n’ai pas encore lu ce nouvel ouvrage mais je laisse un commentaire pour te dire que ta critique est magnifique! Elle est détaillée, très agréable à lire… J’espère que ce nouvel opus me plaira autant qu’à toi! J’avais beaucoup aimé « Changer l’eau des fleurs », je suis retournée lire ton article et apparemment on est assez d’accord 🙂
Merci infiniment 🙏