Le jour où Amélie Antoine
Paru le 3 septembre 2020
Résumé
Quand l’amour redonne vie et espoir à des âmes cabossées…
Printemps 2019, un cimetière parisien.
Rebecca a pris l’habitude de venir fleurir des tombes à l’abandon.
Benjamin, lui, vient assister à l’enterrement d’un inconnu.
Quand le hasard les met sur la route l’un de l’autre, le rapprochement se fait avec douceur et prudence, chacun prisonnier de sa propre souffrance.
Les secrets du passé sont parfois lourds à dévoiler, et ceux de Rebecca font osciller Benjamin entre amour fou et inquiétude sourde.
Et comment séduire une femme alors que l’on porte en soi une lourde culpabilité ?
Ces deux écorchés vifs vont pourtant apprendre à s’apprivoiser, à baisser les armes, laissant de côté l’ombre pour la lumière…
Un roman bouleversant, une plume hypnotisante.
Mon avis
Rebecca et Benjamin sont deux êtres blessés, écorchés. leur vie ne tient qu’un à un fil.
On découvre Rebecca au travers de ses séances avec une psy mais la force d’Amélie Antoine dans ce roman, c’est de n’avoir pas trop vite dévoilé l’histoire de ce personnage. Et puis il y Benjamin où là dès les premières pages, on sait pourquoi sa vie est chamboulée. Il est rongé par la culpabilité. Oui mais voilà, il a voulu être gentil et permettre à un jeune homme de séduire une jeune fille juste croisée dans la file d’attente d’une attraction à sensations.
Rebecca et Benjamin se croisent dans les allées d’un cimetière de la région parisienne. Ce n’est pas sans rappeler Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti. Rebecca nettoie des tombes laissées à l’abandon tandis que Benjamin assiste de loin et avec une culpabilité dévorante à l’enterrement du jeune homme dont il a involontairement provoqué la mort.
Benjamin est alors fasciné, irrésistiblement attiré par cette inconnue. La revoir devient alors une obsession…
Un parcours vers la résilience
Le jour où reste un roman lumineux même si son sujet est profondément douloureux. L’auteure ne décrit pas une simple histoire d’amour qui se tisse page après page. Non elle dessine la renaissance de deux êtres qu’une épreuve de la vie a anéantis.
Le jour où est un roman qui m’a chamboulée, profondément émue. Un véritable coup de coeur pour cette histoire.
Alors oui Amélie Antoine parvient dans Le jour où à glisser une lueur d’espoir dans ce que sera le futur de Rebecca et celui de Benjamin. Cette toute petite lumière parvient à instiller une dose d’espoir quand le lecteur aurait pu sombrer irrémédiablement dans un roman irrespirable tant le malheur plombe l’un des des deux personnages.
Ma gorge s’est serrée, mon coeur palpitait, les larmes sont montées en lisant ce si beau roman. Dans Le jour où, Amélie Antoine vous conte une histoire de résilience. Et quelle plume pour cheminer aux côtés de Rebecca et Benjamin !
Entre passé et présent
Le jour où c’est le titre du roman mais aussi et surtout le coeur de ce roman qu’a construit l’auteure. Elle dose savamment une alternance passé / présent, chronologique pour dévoiler très progressivement l’histoire de ses deux personnages. Le présent éloigne progressivement le lecteur du jour où… Pourtant, on sent bien que l’ombre du jour où plane encore, menaçante sur Rebecca et Benjamin.
Le jour où aborde le thème de la place et du poids du passé, de la difficulté voire de l’impossibilité à se reconstruire après un énorme coup dur. Amélie Antoine décrit fort bien le long chemin à parcourir avant de parvenir à un nouvel équilibre et au bonheur, sans oublier pour autant son passé.
L’auteure qualifie elle-même ce roman de très personnel. Il m’a semblé qu’elle avait mis beaucoup d’elle dans le personnage de Rebecca, même si elle n’en dit rien, probablement par pudeur et pour préserver sa vie. En tout cas, elle crée ainsi deux personnages émouvants et bouleversants. Ce roman ressemble donc à ce qui a pu être pour elle une catharsis, une manière de tourner la page, non pour oublier mais pour se tourner vers un avenir plus lumineux.
J’avais précédemment lu Les secrets d’Amélie Antoine. Et j’en avais gardé un avis mitigé. Mais Le jour où m’a totalement conquise et j’ai très envie de lire Raisons obscures dont Julien de La bibliothèque de Juju parle si bien dans sa chronique.