Parution le 26 mai 2020
Résumé
« Un jour d’avril, ma fille de trois ans, Carrie, a disparu alors que nous jouions toutes les deux à cache-cache dans mon appartement de Brooklyn. »
Ainsi débute le récit de Flora Conway, romancière renommée à la discrétion légendaire. La disparition de Carrie n’a aucune explication. La porte et les fenêtres de l’appartement étaient closes, les caméras de ce vieil immeuble new-yorkais ne montrent pas d’intrusion. L’enquête de police n’a rien donné.
Au même moment, de l’autre côté de l’Atlantique, un écrivain au cœur broyé se terre dans une maison délabrée.
Lui seul détient la clé du mystère. Et Flora va le débusquer. Une lecture à nulle autre pareille.
En trois actes et deux coups de théâtre, Guillaume Musso nous immerge dans une histoire étourdissante qui puise sa force dans le pouvoir des livres et la rage de vivre de ses personnages.
Mon avis
« Parce que les lecteurs lisent le livre qu’ils veulent, pas celui que vous avez écrit » cette phrase du roman est très juste. Et elle remet tout auteur, si connu soit-il à une humble place : une personne dépendant de son lectorat et souvent un peu angoissée à l’idée que son livre puisse ne pas plaire.
La lecture est une liberté. Chacun y pioche ce qu’il veut, se l’approprie. L’auteur aura simplement tenté de transmettre une histoire, des personnages, des idées mais le lecteur en fera de toute façon ce qu’il veut.
Avec ce nouveau roman, Guillaume Musso démontre une fois de plus qu’il a une imagination foisonnante et surtout qu’il est doté d’une plume terriblement efficace pour manipuler son lecteur. Il m’a bluffée !
Il nous balade en permanence entre fiction, celle née de la plume d’un auteur et la vie d’un auteur. Deux écrivains pour incarner ces rôles.
Flora Conway, une auteure particulièrement discrète qui vit à Brooklyn. Elle a écrit seulement trois romans avant de se voir auréolée d’un prix prestigieux. Elle élève seule, sa fillette, qui disparaît mystérieusement de leur appartement. Commence alors une plongée sans fond pour Flora.
Romain Ozorski vit à Paris. C’est l’un des auteurs français les plus populaires. Mais côté personnel, son existence est plus compliquée et malmenée par une ex-femme qui a tout fait pour lui retirer la garde de son fils. Une même douleur : la perte d’un enfant.
Il questionne le métier d’auteur
Dans La vie secrète des écrivains, Guillaume Musso poussait son lecteur à réfléchir sur le métier d’auteur. Il poursuit sur la même voie avec La vie est un roman. Mais il va plus loin… Il s’intéresse au rôle et au métier de l’écrivain, aux relations entre les éditeurs et les auteurs, leurs poulains. Et on sent bien que Guillaume Musso se fait plaisir. Règlerait-il quelques comptes au passage ?
Il insiste sur l’univers de l’écrivain, partagé entre son imaginaire, ses personnages qui prennent une identité propre, et la vraie vie. Il évoque les difficultés familiales, la nécessité de s’isoler pour écrire, la pression du monde de l’édition, les médias… Quelques parallèles avec son propre parcours ne seraient-ils pas d’ailleurs suggérés ? En tout cas, il distille ça et là quelques messages bien sentis aux bien-pensants !
« Un roman réussi, c’est d’abord un roman qui rend heureux celui qui le lit ».
J’ai refermé ce roman en me disant que l’auteur m’avait bien bluffée et que ce roman est fort bien construit, tout sauf linéaire et riche d’enseignements.
Oui je le réaffirme, je suis une lectrice inconditionnelle de l’auteur et je le revendique car c’est ma liberté de lectrice.