Le résumé
Un cabaret dans un camp au milieu des Pyrénées, au début de la Seconde Guerre mondiale. Deux amies, l’une aryenne, l’autre juive, qui chantent l’amour et la liberté en allemand, en yiddish, en français… cela semble inventé! C’est pourtant bien réel. Eva et Lise font partie des milliers de femmes «indésirables» internées par l’État français. Leur pacte secret les lie à Suzanne «la goulue», à Ernesto l’Espagnol ou encore au commandant Davergne. À Gurs, l’ombre de la guerre plane au-dessus des montagnes, le temps est compté. Il faut aimer, chanter, danser plus fort, pour rire au nez de la barbarie.
Mon avis
Un très beau roman à découvrir si vous ne le connaissez pas.
Il s’agit d’un véritable hommage vibrant à toutes les femmes enfermées dans des camps, dont celui de Gurs dans les Pyrénées Orientales. L’Etat français pensait qu’elles pouvaient représenter un danger pour la France à cause de leur statut de réfugiées. Parmi elles, des Juives, des Allemandes vivant depuis des années en France, des Polonaises, bref des femmes de diverses nationalités. Elles avaient un point commun : elles étaient célibataires et sans enfant.
Un épisode méconnu de l’Histoire
Le 12 mai 1940, elles furent donc des milliers à se retrouver au Vélodrome d’Hiver à Paris avant d’être internées dans le camp de Gurs. C’est là que vont se rencontrer et se rapprocher les deux personnages principaux de ce roman : Lise, jeune fille juive ayant fui Berlin avec sa mère, lorsque les nazis ont commencé à les persécuter et Eva, jeune femme allemande, ayant quitté volontairement ses parents, acquis à la cause nazie. A deux, elles sont plus fortes pour affronter les conditions de vie honteuses du camp de prisonniers.
Outre la faim et le froid, il leur faut subir les brimades vicieuses du garde Grumel, la pénurie de médicaments…
Dans ce camp des Pyrénées Orientales, des hommes sont également enfermés. Leur présence représente pour certaines de ces pauvres femmes la possibilité de séduire encore , se faire aimer…
Oublier la captivité
Cet espoir d’amour est illustré par le projet d’Eva : monter un spectacle de chant, de musique et de représentation théâtrale. Avec Lise et Suzanne, elle élabore un spectacle de cabaret inspiré de Shakespeare, « Le Songe d’une nuit d’été« . Cette parenthèse artistique leur permet d’oublier provisoirement du moins les difficultés et l’insalubrité de la vie du camp.
Ce roman vaut le détour car même si son histoire est évidemment une création née de l’imagination de Diane Ducret, l’auteure s’est inspirée de l’Histoire et de faits réels. Ce sont des faits tout même plutôt méconnus et donc intéressants à découvrir. Il s’agit finalement tout simplement de la résistance de quelques personnes qui ne se sont pas résignés au sort qui leur a été réservé, juste en raison de leur origine.