Délicatesse, voilà le mot qui me vient à l’esprit pour qualifier Les bruits du souvenir. La plume de Sophie Astrabie se fait délicate pour donner corps à la quête identitaire de Claire. Une quête grâce à laquelle elle trouvera peut-être qui elle est au plus profond d’elle-même.
Claire découvre un carnet et un appareil photo lorsqu’elle vide l’appartement de sa défunte mère. Elle décide alors de tout plaquer pour partir à Marelle, ce village dans l’Aveyron où enfant, elle passait ses étés. Claire plaque tout de son ancienne vie et va se créer une nouvelle existence pour mieux renouer avec elle-même. Elle fuit aussi une relation toxique dans laquelle elle n’existait pas vraiment. Vous l’aurez compris, Sophie Astrabie dresse le portrait d’une femme en plein questionnement.
Claire, devenue Marie, part en quête de son passé, de son histoire.
Dans ce roman, saupoudré de quelques touches d’humour, la signature de l’auteure, on se laisse emporter par cette histoire de fille, de relation entre une mère et sa fille et de femmes tout simplement. Sophie Astrabie aborde la question de la maternité, l’identité, ce qui définit un être, une femme et finalement les racines qui construisent ou pas notre personnalité.
Les bruits du souvenir, portrait de femmes
À Marelle, Claire se bâtit une nouvelle vie, un nouvel avenir professionnel sous une autre identité. Elle rompt avec tout ce que fut Claire. Elle se réinvente et vous l’aurez compris, l’auteure nous fait cheminer à ses côtés sur le chemin de la résilience. Trouvera-t-elle enfin le bonheur ?
Grâce à ce mystérieux carnet, Marie découvre peu à peu celle qui fut sa mère. Sophie Astrabie nous emmène sur les traces de celle qui donna naissance à Claire. Le voile se lève progressivement sur cette mère insaisissable, si mystérieuse et parfois semblait-il si distante…
J’ai vraiment apprécié la narration avec une double temporalité. Sa plume est fluide et douce mais les chapitres courts rythment la lecture. On plonge donc très facilement dans cette histoire de femmes.
L’histoire de Sylvie et Laurence est troublante et profondément émouvante. Ce roman par les thèmes abordés se révèle saisissant. Sophie Astrabie nous confie une histoire profonde loin du feel good comme pourrait le laisser supposer la couverture. Les bruits du souvenir est aussi une réflexion sur la maternité, vouloir et pouvoir être mère, le droit de choisir ou de renoncer à devenir mère.
La maternité en question
À Marelle, Marie se réapproprie peu à peu son histoire et elle va enfin s’autoriser à être heureuse, délestée de tous ces secrets qu’elle avait probablement sentis. Sa quête la conduit vers la vérité et surtout à mieux comprendre les raisons d’une relation compliquée avec celle qui l’a élevée. Des années d’incompréhension trouvent leur dénouement.
Enfin, Marie – Claire – va pouvoir penser à son avenir. Elle a renoué avec les fondations de son histoire. Libérée de ce passé flou, elle peut envisager de construire sa vie et sourire.
Un roman délicat donc pour un chemin de femme où tout reste à vivre. J’adore les posts et les stories de Sophie Astrabie sur Instagram. Ce sont à chaque fois des petites pépites de bonne humeur qui allègent votre journée. Reine de l’autodérision, elle a ce don pour retranscrire avec humour tous les tracas d’une vie de femme et de maman. Avec les bruits du souvenir, elle nous confie un roman profond sur la femme tout simplement.
Quatrième de couverture
Après la mort de sa mère, Claire découvre que celle-ci lui a légué un carnet ainsi qu’un appareil photo dans lequel se trouve une pellicule. Le lien entre les deux objets ? Un petit village de l’Aveyron où la jeune femme a passé les étés de son enfance.Il n’en faut pas plus pour la décider à tout quitter. Sous une autre identité, Claire s’installe à Marelle, en quête de ce passé flou et de cette mère qui lui a si souvent échappé. Au fil des pages et des clichés, elle découvre des souvenirs qui vont bousculer ses croyances…Les Bruits du souvenir, c’est l’histoire d’une fuite pour mieux se retrouver. Sophie Astrabie explore les bruits de fond du passé et leur perception – ainsi que notre capacité à nous créer les nôtres.
La fiche du livre
- 16 février 2022
- Éditions Flammarion
- 400 pages
- 130 x 210 mm
Merci pour ce partage, je l’ajoute de ce pas à ma liste d’envies et bientôt dans ma pile à lire 📚😉
Avec plaisir et bonne lecture à venir alors 😉