Celle qu’il attendait de Baptiste Beaulieu est un roman touchant, émouvant et à l’écriture tellement poétique… J’ai adoré plonger dans cette histoire d’amour intemporelle.
Eugénie D et Joséphin sont deux êtres seuls au monde. Chacun vit, comme recroquevillé sur lui-même pour ne plus avoir à affronter les jugements, les préjugés, les remarques indélicates… Jusqu’au jour où ces deux êtres se rencontrent !
Baptiste Beaulieu offre à ses lecteurs un sublime roman sur l’amour. Dans Celle qu’il attendait, il dresse un portrait délicat d’une femme et d’un homme qui se sont isolés pour ne plus souffrir. Mais l’amour les réconcilie d’abord avec eux-mêmes et alors, ils s’accordent une confiance mutuelle et commencent à se livrer l’un à l’autre.
L’amour les aide à s’accepter avec leurs différences, leurs particularités; leur douloureuse histoire aussi… Baptiste Beaulieu nous écrit et décrit cet amour avec une plume magnifique, poétique. Tout est aussi ralenti comme si le temps de cette histoire, le temps était suspendu.
L’amour efface toutes les blessures
L’amour entre Eugénie D et Joséphin est plus fort que tout, que tous, que tous les préjugés. Eugénie D va réapprivoiser son corps, remettre de la couleur dans sa vie, s’aimer à nouveau, panser ses blessures intimes les plus profondes. Joséphin retrouve la parole avec elle. Avec elle il ose parler. Et Eugénie D retrouve les mots qui s’étaient envolés sans que jamais elle ne parvienne à les prononcer à nouveau…
Et que dire de la céramique grâce à laquelle, ils se parlent, s’observent, se livrent. C’est tout simplement sublime et les mots me manquent pour décrire toute la beauté de ce roman.
Celle qu’il attendait : ode à la tolérance
Ces deux êtres viennent de pays différents, de cultures différentes et pourtant leur histoire d’amour est universelle. Et l’amour renaît à tout jamais entre ces deux êtres abimés par la vie et par leur passé. Celle qu’il attendait est aussi une ode à la tolérance, à la femme aussi et à la liberté d’aimer.
L’amour survit à tout, à tous les hommes, à toutes les guerres, toutes les tortures. Rien, ni personne, ne peut le ternir, l’empêcher d’exister.
Eugénie D est une passionnée du temps, elle voudrait parvenir à inventer quelque chose qui permette d’écouter, de connaître le passé. Joséphin préfère le présent et l’avenir pour mieux taire et enfouir les blessures du passé.
Histoire d’un amour immortel
J’ai envie de dire que Celle qu’il attendait est le roman d’un amour éternel. La plume de Baptiste Beaulieu, emplie de délicatesse et de poésie, vous fait vivre un moment très fort, comme en apesanteur, en dehors du temps.
J’avoue avoir été un peu déstabilisée par la fin du roman. Elle porte une part de mystère et fait réfléchir. Pais tout de suite après, j’ai pensé : Eugénie D ou la femme en noire… aurait-elle trouvé le moyen de pouvoir revivre éternellement un amour si fort, de retrouver l’être aimé et de faire perdurer cet amour ?
Plongez-vous dans cette bulle et vous en ressortirez à coup sûr éblouis par cette ode à la tolérance, à l’acceptation de soi, à l’amour !
Quatrième de couverture
Eugénie D déborde d’imagination et de projets farfelus pour s’isoler d’un monde qui l’effraie. Elle sait les hommes prompts à arracher les ailes des femmes.
Joséphin, chauffeur de taxi mutique, est né dans un pays en guerre. Il charrie sa maigreur et sa méfiance des hommes. Pour oublier sa mélancolie, il tourne la terre sous ses mains à l’infini.
Leurs vies basculent quand ces deux empotés magnifiques se croisent sur un quai de gare.
Une rencontre improbable, une histoire d’amour hors du temps.
La fiche du livre
- 05 mai 2021
- Éditions Fayard
- 135 x 215 mm
- 342 pages