Véronique de Bure a une plume délicate pour parler de vieillesse. Un amour retrouvé, son dernier roman, aborde avec tendresse et pudeur l’amour des seniors à un âge très avancé. Et oui on peut encore aimer à cet âge-là et ici c’est magnifiquement décrit et écrit.
Un amour retrouvé c’est comme une page qui serait ouverte sur l’amour pour toujours. Véronique de Bure s’intéresse à l’amour chez les seniors au travers d’une histoire douce, attendrissante, racontée avec énormément de pudeur.
Ici c’est la fille d’une septuagénaire qui raconte l’amour retrouvé de sa mère. Véronique, la narratrice, va observer sa mère changer et parfois ne plus la comprendre. C’est comme si la fille considérait qu’il y a un temps pour aimer.
Un amour retrouvé aborde aussi très délicatement la question du deuil. Comment aimer quand on est veuf et âgé sans trahir l’amour que l’on a porté à un premier conjoint souvent pendant plus de 50 ans ? Comment faire accepter à ceux qui restent, à ses enfants… que l’on ne renie rien mais qu’on a encore droit au bonheur ?
Un amour retrouvé : aimer à un âge avancé
Ce sont toutes ces questions que le roman de Véronique de Bure soulève. Mais l’écriture reste très pudique, tendre et tellement belle.
J’ai adoré lire la manière dont la mère de Véronique s’éveille à la vie à nouveau, le coeur qui palpite, les papillons dans le ventre, l’impatience, une jeunesse retrouvée en somme, mais avec un corps vieilli. Elle renoue avec la coquetterie et décide en fin de compte de changer ses habitudes, son mode de vie. Tout bouge et déstabilise surtout les enfants !
Le vouvoiement entre les deux personnes âgées est savoureux car il illustre une époque et surtout un certains milieu social. Et puis, quand ces deux êtres se retrouvent, ils sont déjà tant vécu… Mais ils vont pouvoir commencer une nouvelle histoire qui avait été abrégée quand ils étaient jeunes, sans qu’ils sachent bien pourquoi finalement. Des non-dits, un rendez-vous raté et chacun a fait sa vie de son côté.
La relation mère-fille face à un amour retrouvé
L’auteure mêle aussi la sensation d’une relation déstabilisée par ce nouvel amour entre une mère et sa fille, auparavant si proches. Véronique la fille, vit mal l’éloignement tout relatif de sa maman. Elle s’était habituée à une disponibilité totale. Oui mais sa mère a encore droit à une vie à elle.
Très délicatement, Véronique de Bure raconte les sentiments mélangés de cette fille. Sa mère en quelque sorte lui apprenait et là, elle lui échappe ! Leur relation doit donc se réinventer et c’est loin d’être évident pour la fille.
Cette magnifique histoire s’étire au fil des ans. Les réunions de famille s’élargissent, se renouvellent… Et ce nouveau couple réinvente sa vie à deux, à un âge avancé.
Cet amour retrouvé durera plus de 20 ans. Une jolie page dans l’histoire de cette famille.
J’ai beaucoup aimé ce roman, sa délicatesse, les émotions, les questions, la pudeur. En un mot ? Tout !
Quatrième de couverture
« Il m’arrive une drôle d’histoire… »
C’est par ces mots que Véronique est accueillie cette nuit-là par sa mère, soixante-treize ans. Et c’est vrai que c’en est une, drôle d’histoire, celle de la réapparition d’un premier amour, premier chagrin aussi, dont elle était sans nouvelles depuis plus de cinquante ans.
Très vite va reprendre une cour à l’ancienne, faite de visites, de billets doux, de retrouvailles émues et de mains qui s’effleurent. Comment vit-on l’amour retrouvé à l’âge des tables de bridge et du temps qui s’étire ? Et comment, lorsqu’on est la seule fille de la fratrie et que l’on peine encore à faire le deuil d’un père trop tôt disparu, accepter l’intrusion de l’homme du passé et la liberté nouvelle d’une mère qui nous échappe ?
La fiche du livre
- 5 mai 2021
- Éditions Flammarion
- 138 x 210 mm
- 288 pages
Un très beau bouquin, j’ai passez un très bon moment de lecture 🙂