Un roman passionnant qui entremêle enquête policière et Histoire. L’ange de Munich de Fabiano Massimi est un roman passionnant. Coup de coeur !
Coup de coeur pour ce roman que j’ai lu avec un grand intérêt. D’abord parce que j’aime beaucoup la période historique de la Seconde Guerre Mondiale ou en tout cas et les années qui l’ont précédée. Là mon intérêt était piqué au vif puisqu’en plus, L’ange de Munich est inspiré de faits réels, à savoir la disparition de la nièce chérie d’Hitler.
L’ange de Munich, cette nièce chérie
Une relation qui suscita bien des commentaires puisque la relation qu’Hitler aurait entretenu avec cette nièce n’était peut-être pas si saine… Une fois le décor posé, vous ne pouvez que vous passionner pour cette enquête qui cherche à élucider les raisons du » suicide » de cette nièce retrouvée morte dans l’appartement d’Hitler…
Montée du nazisme
Nous sommes donc en 1931, en Allemagne à Munich. L’histoire de ce roman rencontre la grande Histoire puisque l’enquête policière est conduite parmi les très proches d’Hitler. Il n’est pas encore au pouvoir. Pour autant, tous les noms évoqués dans le roman résonnent de façon sinistre… Joseph Goebbels, Heinrich Himmler, Hermann Goering, Rudolph Hess… rien de les écrire ici fait froid dans le dos quand on repense aux abominations commises par ces hommes quelques années plus tard.
Donc L’ange de Munich se situe dans cette période de montée du nazisme en Allemagne. La traque aux Juifs a débuté de manière sournoise, les uns s’interrogent, les autres subissent. Les jeunesses hitlériennes commencent elles aussi à enrôler les enfants. Bref la machine Hitler est en marche.
Idéologie, pouvoir, puissance, manipulation, tout y est. L’auteur a bien documenté son roman ce qui le rend encore plus passionnant. On voit poindre aussi dans cette histoire les débuts de la propagande. C’est effrayant !
L’ange de Munich : Angela ou Geli…
La nièce d’Hitler, surnommée Geli, vivait à ses côtés dans un appartement du centre de Munich. A leur service, un bataillon de domestiques, entièrement dévoués à Hitler, quitte à couvrir l’innommable. Car oui, a priori, Hitler aimait sa nièce d’un amour qui n’a pas sa place en famille… faisant fi de leur différence d’âge.
Sauer et Mutti, deux policiers, sont donc missionnés un matin sur cette enquête qui a pour but de découvrir la raison pour laquelle Geli se serait donné la mort. Ils ont un journée et la pression est forte puisque l’enquête implique d’entendre Hitler, en pleine ascension politique en cette année 1931.
Deux flics, deux personnalités. L’un très mystérieux la quarantaine, célibataire. Le second plutôt d’aspect bonhomme, marié et bon père de famille. Chacun cache ses secrets… Et les dissimule de manière très habile. J’ai beaucoup aimé ces deux personnages qui se complètent et le twist que nous réserve l’auteur à leur sujet.
L’enquête, ils vont la conduire tant bien que mal, étant à leur tour écartés, manipulés. En tout cas les tentatives se multiplient pour les intimider, les éloigner dès qu’une piste brûle pour les conduire près de la vérité.
La police dans les années 30
J’ai vraiment beaucoup aimé suivre cette enquête somme toute haletante, au coeur du nazisme de plus en plus présent. Et surtout c’était fascinant de lire une enquête qui mette en cause ces différents personnages très proches d’Hitler et Hitler lui-même. Et surtout l’auteur distille avec brio des faits historiques sur cette histoire méconnue et troublante au coeur d’une fiction.
Cette enquête est passionnante et fascinante. Dans l’Ange de Munich, vous doutez, vous ne savez plus à qui vous fier au fur et à mesure que les fils se démêlent… Qui est qui ? Qui était véritablement Geli, le jeune nièce d’Hitler ? Qui est Rosa, cette jeune femme dont s’éprend Sauer ? Bref, vous l’avez compris, c’est un roman foisonnant et que vous lisez de plus en plus vite à mesure que l’enquête avance.
Je vous recommande donc vivement de lire L’ange de Munich de Fabiano Massimi.
Quatrième de couverture
Munich, 1931. Angela Raubal, 23 ans, est retrouvée morte dans la chambre d’un appartement de Prinzregentenplatz. À côté de son corps inerte, un pistolet Walther. Tout indique un suicide et pousse à classer l’affaire.
Sauf qu’Angela n’est pas n’importe qui. Son oncle et tuteur légal, avec lequel elle vivait, est le leader du parti national socialiste des travailleurs, Adolf Hitler.
Les liens troubles entre lui et sa nièce font d’ailleurs l’objet de rumeurs dans les rangs des opposants comme des partisans de cet homme politique en pleine ascension. Détail troublant : l’arme qui a tué Angela appartient à Hitler.
Entre pressions politiques, peur du scandale et secrets sulfureux, cet événement, si il éclatait au grand jour, pourrait mettre un terme à la carrière d’Hitler.
Et faire du commissaire Sauer, chargé de l’enquête, un témoin très gênant.
Dans une République de Weimar moribonde, secouée par les présages de la tragédie nazie, Fabiano Massimi déploie un roman fascinant, basé sur une histoire vraie et méconnue, mêlant documents d’archives et fiction avec le brio d’un Philip Kerr.
La fiche du livre
- 10 mars 2021
- Éditions Albin Michel
- 155 mm x 225 mm
- 560 pages
Des romans sur fond de Seconde Guerre Mondiale
- Sur les ailes de la chance de Georgia Hunter
- Le goûteuse d’Hitler de Rosella Postorino
- Un parfum de rose et d’oubli de Martha Hall Kelly
- Libre d’aimer d’Olivier Merle
- La vie secrète d’Elena Faber de Jillian Cantor
Bonjour et merci pour votre chronique ! J’ai moi aussi beaucoup apprécié cette lecture qui, à mon sens, s’inscrit bien dans les pas des romans de Philip Kerr et de son héros Bernie Gunther (d’ailleurs, j’ai parfois eu l’impression de le retrouver pendant la lecture en fondant les deux personnages policiers en une seul…). Vous avez raison, Fabiano Massimi a traité son sujet avec un grand sérieux tout en nous livrant un roman haletant ! Je recommande ! Bien cordialement.