Avec Luna, Serena Giuliano nous emporte encore une fois dans sa si chère Italie. Ici, elle nous conduit le temps d’un week-end à Naples. Pâtes, pizzas, et tutti quanti, nous suivons quatre amies dont Luna qui revient, par obligation familiale, dans la ville où elle a grandi. Amitié, lien filial, ode à l’Italie dans ce roman.
Luna, une jeune femme qui a construit sa vie d’artiste loin de Naples revient sur les terres familiales, au chevet de son père. Pourtant, elle est là plus par obligation que par choix puisque cette ville elle l’a fuie alors qu’elle était encore enfant avec sa mère.
Oui mais voilà, la famille c’est important. Sur place, elle va donc au chevet de ce père avec lequel elle ne partage plus rien. Elle loge dans sa demeure luxueuse et ne se sent pas à sa place.
L’amitié féminine au coeur du roman
Le temps de ce court séjour, elle va rencontrer la vieille voisine avec laquelle elle se lie d’amitié.
Elle retrouve aussi sa si chère cousine Gina avec laquelle elle a grandi et tout partagé. cette vie qu’elle pensait à tout jamais enfouie refait surface. C’est à la fois agréable et douloureux tant sa nouvelle existence est éloignée de cette enfance, malmenée à cause du sombre passé de son père.
Un père qui, par ses actes, a coupé les ponts avec sa propre famille et notamment son frère, père de Gina. Oui mais voilà quand la maladie s’en mêle, l’heure du pardon serait-elle venue ?
Pour aider Luna a à mieux survivre à cette épreuve, ses meilleures amies débarquent le temps d’un week-end entre filles. Entre virées gastronomiques et touristiques, le quatuor se dévoile progressivement.
Le pardon
Luna c’est le roman d’une femme, aux prises avec son passé et surtout qui lutte entre amour et désamour pour son père. Tiraillée entre des souvenirs agréables d’un père aimant quand elle était petite, elle s’est réfugiée derrière l’image d’un père qui les a fait fuir Naples et leurs racines, elle et sa mère.
Luna reste aussi le roman de cinq femmes. Des portraits esquissés de femmes aux prises avec leur envie d’exister pour elles-mêmes : l’une d’elle architecte et musulmane lutte encore contre le racisme et le manque de tolérance, l’autre est enfermée dans une vie de couple où elle doit assumer tout à la fois sa vie de maman, d’épouse, de femme active… Francesca est médecin et apparemment épanouie dans sa vie.
Luna, artiste, est amoureuse. Mais mystère, personne autour d’elle ne semble savoir de qui. Qui est l’élu de son coeur ? Et puis il y a évidemment Gina, qui virevolte. Elle a épousé son amour de jeunesse, élève ses enfants, se démène pour rendre les autres heureux. Mais elle s’oublie au passage et Luna et ses amies vont lui permettre de prendre enfin une parenthèse pour elle. Elle va arrêter de vouloir tout maîtriser dans son foyer.
Amour, etc !
Je n’en dévoilerai pas davantage sur l’histoire au risque de spoiler. Mais l’auteure aborde des thèmes forts dans ce roman. Elle effleure tout juste le mal qui gangrène une partie de l’Italie depuis si longtemps. Et elle esquisse d’un trait délicat certaines amours.
J’avais adoré Mamma Maria qui reste pour le moment mon roman préféré de l’auteure car je trouvais qu’il y avait plus de profondeur. Là j’aurais aimé que les thèmes évoqués soient un peu plus approfondis et avoir davantage de pages à lire.
Pour autant, Luna reste un roman très agréable à lire et encore une fois une véritable ode à l’Italie. J’aurais envie de découvrir Naples et cette vue sur le Vésuve évoquée en quelques pages…
Quatrième de couverture
Luna arrive à Naples contre son gré : son père est gravement malade. Rien, ici, ne lui a manqué. Ses repères, ses amies, son amour sont désormais à Milan. Alors pourquoi revenir ? Pourquoi être au chevet de son papà, au passé trouble, et avec lequel elle a coupé les ponts ?
Mais Napoli est là, sous ses yeux : ses ruelles animées et sales, ses habitants souriants et intrusifs, sa pizza fritta, délicieuse et tellement grasse, son Vésuve, beau et menaçant…
Est-il seulement possible de trouver la paix dans une ville si contrastée ? Et si ce retour aux sources sonnait finalement l’heure de l’apaisement ?
La fiche du livre
- 18 mars 2021
- Éditions Robert Laffont
- 140 x 225 mm
- 224 pages
Je lis beaucoup de critiques dithyrambiques sur ce nouvel opus, mais j’ai été un peu déçue… En tant que lecteur/lectrice, on fait souvent l’erreur de penser que la qualité des oeuvres d’un(e) auteur(e) ira crescendo, ce qui est illusoire…
J’attendais de ce roman qu’il soit plus fouillé, plus profond… On reste en surface je trouve. Heureusement, l’Italie me fascine toujours autant, et cela est resté une très agréable lecture.
C’est ce que j’ai écrit aussi que j’aurais aimé que certaines choses soient un peu plus approfondies.
Oui, justement je rejoins ton avis, c’est un des rares que j’ai trouvé nuancé 🙂
Mon roman préféré reste aussi Mamma Maria.
Dans son prochain opus, en plus de plus de profondeur dans les thèmes, plus d’exploration de l’Italie serait aussi sympa… C’est un pays tellement riche, ce serait triste de le réduire à Naples!