Le syndrome de l’hippocampe de Zoe Brisby
Paru le 3 juin 2020
Résumé
Hippocampe : n. m.
Petit poisson marin au corps cuirassé dont le mâle a pour particularité de porter les œufs dans sa poche ventrale.
Partie du cerveau qui gère la capacité de chacun à obéir ou à se rebeller.
Le syndrome de l’hippocampe est la recherche du père parfait.
Plusieurs critères doivent être réunis : esthétique, génétique, social… Sans oublier le critère le plus variable : le charme. La somme de tous ces facteurs crée alors le parfait hippocampe.
Lorsque, à 35 ans, Brune se rend compte que la rencontre tant espérée ne se fera pas, elle décide de bouleverser l’ordre naturel des choses et de faire un enfant… toute seule.
Accompagnée de sa meilleure amie Justine, militante végane ayant plus d’un tour dans son sac, elle part au Danemark dans une clinique choisir sur catalogue celui qui pourrait lui convenir.
Avec la complicité de Gunnar, capitaine Haddock danois à l’accent belge, elle commencera sa quête du donneur idéal. L’hippocampe qui transformera le rêve de Brune en bébé.
Une comédie pétillante sur les femmes d’aujourd’hui
Mon avis
Avant toute chose, je tiens à remercier chaleureusement Zoe Brisby pour sa confiance et sa gentillesse. Oui, j’avoue… je suis touchée car quelques mots de mon avis sur son précédent roman L’habit ne fait pas le moineau sont glissés dans la couverture du Syndrome de l’hippocampe.
Une femme peut-elle envisager une vie sans enfant ? Doit-elle absolument succomber à la maternité ? Existe-t-il vraiment une horloge biologique qui résonne pour chacune d’entre nous quand elle aborde la trentaine ? Si elle n’a pas encore rencontré celui avec lequel elle a envie de faire un enfant pour construire un avenir et une vie différente, à trois (voire plus) et plus seulement à deux, que fait-elle ? Un bébé toute seule comme le chantait si bien Jean-Jacques Goldman…
Des sujets de société
Ce livre aborde la question de la fertilité, de la pression d’avoir un enfant avant un certain âge. Zoe Brisby traite également le thème délicat de la gestation pour autrui, des fécondations in vitro et des dons de spermatozoïdes… Des sujets au coeur de notre société mais que l’auteure parvient à dédramatiser en y glissant sa signature : une écriture fine et pétillante, des touches d’humour et surtout un regard bienveillant.
Elle a construit son histoire avec un duo de choc : Brune, 35 ans, dont le corps et la tête réclament un enfant mais qui en a assez des galères pour trouver l’âme soeur. Et paf, Zoe Brisby en profite pour tacler cette société actuelle dans laquelle on vit souvent à un rythme effréné. Si effréné que les années passent sans laisser beaucoup de temps pour se rencontrer et s’apprécier jusqu’à former un couple. Alors sont apparues les fameuses applications de rencontres où chacun (chacune) peut s’inventer une vie parfaite. Les passages sur le sujet sont savoureux. Mais Brune en ressort évidemment plutôt désappointée. Deuxième élément de ce duo de choc : Justine, voisine, meilleure amie et drôlissime avec ses exigences de militante vegan. Là encore, sujet de société.
L’auteure dresse une galerie de personnages hauts en couleur pour cette épopée au Danemark. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié d’y retrouver la fameuse Maxine, héroïne de son précédent roman.
Ce roman, c’est aussi un cheminement pour deux jeunes femmes qui vont apprendre lors de ce voyage à mieux se connaître. Leur virée au Danemark constitue une véritable occasion d’introspection et un moment où elles font le point sur ce qu’elles veulent vraiment pour leur avenir et dans leur vie.
En résumé ? Un roman lumineux, plein d’espoir et d’humour. Une histoire sur la liberté des femmes à devenir mère ou pas.